A l'instar de la trilogie From Dusk till Dawn, celle de evil dead a également droit à son retour sous la forme d'une série télé diffusée sur Starz qui, rappelons le, nous avait servit un Spartacus plutôt indigeste.
Dans cette nouvelle adaptation, c'est également son créateur qui s'occupe de tout, de la réalisation au scénario récupèrant également son acteur fétiche pour endosser à nouveau le rôle de Ash.
La bonne nouvelle c'est que la direction prise par Sam Raimi est totalement différente de celle de Roberto Rodriguez. Il n'est donc pas question ici d'un reboot reniant son modèle et d'un programme se pliant aux tendances des programmes actuels.
De ce fait, le titre annonce clairement la couleur, Ash Vs Evil Dead a tout d'une série B à l'ancienne pensée pour titiller notre fibre nostalgique et célébrer le réalisateur qui a fait ses armes sur un film fauché mais inventif, simpliste dans son récit mais généreux en émotions et surtout la référence de tout fan qui se respecte.
Cette prise de position est flagrante dans ce pilote, un pitch de départ volontairement approximatif, des séquences symboliques, de nombreux clins d’œil, tout les ingrédient sont là mais on peine pourtant à retrouver la saveur que l'on espérait.
A trop vouloir contenter le fan, le pilote trébuche à plusieurs reprises, tout d'abord avec le génial Bruce Campbell, qui, malgré l'enthousiasme qu'il communique, peine à cacher sa fatigue et son age, surtout lorsqu'il reproduit certains moment cultes de la saga. L'effet pourrait amuser mais il embarrasse, même lorsque nôtre héros loser n'hésite pas à jouer l'auto dérision, affichant ses rides comme on vante les qualités d'un bon vin. Cette constatation s'étend malheureusement sur le récit, aussi fun que désuet, développant l'univers et introduisant de nouveaux personnages pour justifier au mieux ses prochains épisodes.
De plus il manque un élément important à ce pilote, la tension qui émanait les deux premiers métrages et qui nous balançait du rire à la terreur pour mieux jouer avec nos nerfs.
Ces défauts, que l'on ne peut ignorer, n’empêchent pourtant pas le charme opérer, la veille recette a aussi ses atouts et Sam et Bruce nous livrent un spectacle rythmé et généreux, conforme à l'esprit d'antant, si bien qu'on a parfois l'impression d'assister à une suite tournée juste après l'armée des ténèbres à quelques détails près (dont des effets numériques inutiles et un peu foirés).
La seule idée maline de ce pilote et de jouer sur nos attentes et de recomposer le personnage par palier jusqu'au final ou il s'arme enfin de sa tronçonneuse, prêt à découper des démons. Pour ce seul instant aussi maladroit qu'attendrissant, on est prêt, malgré un manque flagrant d'enjeux, à suivre l'improbable héros de nôtre enfance, car on entrevoit, dans cette introduction un peu bancale, la promesse d'un chaos plus enthousiasmante qu'un season première de walking dead. Espérons juste que Sam Raimi a gardé le meilleur pour la fin, faisant de ce pilote, un vulgaire échantillon.