Atlanta c'est bien, c'est court, c'est intense, c'est drôle et touchant. C'est l'histoire d'un mec fauché, père d'une petite fille, vivotant plus où moins chez la mère de cette dernière et qui décide de devenir manager de son cousin Paper Boi, rappeur. S'ensuit moult péripéties pour tenter d'arriver à se faire sa place dans le biz, sortir de la pauvreté. Chaque épisode est construit selon des unités temporelles où géographiques définies et l'intrigue se construit autour avec une certaine réussite, rendant l'immersion totale, réel défi compte tenu du format choisi. Au-delà des réflexions laissées ça et là concernant la condition de la communauté afro-américaine (si ce terme a du sens, cf. un des dialogues de l'épisode 9), sur la culture, la nuit à Atlanta, la pauvreté; la série arrive à surprendre son spectateur en lorgnant sur des dialogues où des situations à la limite de l'absurde ou du grotesque faisant grandement rappeler les romans picaresques tant le personnage principal de la série Earl correspond à l'archétype du héros de ces dits romans.
Enfin cette série personnellement m'a touchée dans les rares moments de silence ponctués de musique qui suivent le personnage principal dans sa solitude, son désir de ne plus être fauché, sa tristesse, comme un symbole d'une société où l'argent et sa recherche sont devenus inhérents à l'identité de la nation, aux valeurs prônées aux individus, à leurs besoins.