Away
6
Away

Série Netflix (2020)

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Nouvelle production à gros budget, on aurait pu espérer que la nouvelle odyssée spatial de Netflix ferait honneur à la profusion de possibilités scénaristiques et artistiques que présente le genre. Mais après quelques épisodes, le bilan est flagrant, Away nous ressert la même recette (lyophilisée?) qui commence à être bien froide depuis l'historique 2001, l'Odysée de l'Espace.


Dès les premières minutes, un des gros problèmes de la série devient évident, le rythme. Contrairement à la quasi-totalité des productions audiovisuelles extra-terrestres (au sens premier du terme) dans lesquels une importance bienvenue est laissée à l'atmosphère et à la beauté de ces paysages extraordinaire (là aussi), ici les scènes s'enchaînent à un rythme effrénée, même si on peine à percevoir l'utilité d'un grand nombre d'entre elles. Les rouages de l'intrigue ne fonctionnant que sur le suspense quant à la survie de l'équipage en direction de Mars (suivant un schéma scénaristique vieux comme... Les mythes de la Grèce antique), la série se devrait de créer des personnages attachants afin que chaque mise en situation de danger soit prenante et terrorisante. Malheureusement, les dialogues d'une banalité affligeante s'enchaînent ("bébé je t'aime revient en vie", "oui je sais c'est dur mais ta maman est avec toi") empêchant toute identification et donc sentiment d'empathie avec des protagonistes sans profondeurs.


S'écroule alors tout l'intérêt possible de la série. Le suspense du devenir de l’équipage, de la réussite de la mission, du développement des relations entre une mère et sa famille restée sur terre, tout cela se heurte face au mur de la prévisibilité. Non, le protagoniste ne va mourir à l'épisode 2 ni 3, non la fusée ne voguera pas à l'infini dans le vide interplanétaire, et même en cas de rupture du lien familiale, la spectateur fera preuve de peu d'empathie. Alors, si nous ne la regardons pas pour rêver (malgré le probable budget faramineux des effets spéciaux) ni pour, sous la pression, se tenir à son siège (ou à son bord de lit), alors pourquoi devrions nous la regarder?


Ironiquement, par ses personnages peu travaillés, ses cliffhangers prévisibles et la faiblesse de son intrigue, Away nous laisse... À distance.

Sylogene
4
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le 7 sept. 2020

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