Quand la réalité dépasse la fiction. Après quelques épisodes, on aimerait croire que The Keepers est une série dramatique inventée de toute pièce. Mais non. C'est un documentaire. Un documentaire terrifiant sur l'affaire du meurtre de Soeur Catherine Cesnik dans les années 60 à Baltimore. Un crime qui n'est pas résolu. Pas de suspects, pas de coupables, pas de véritable motif, l'affaire est vite classé sans suite.
Mais la famille et les proches de Catherine ne s'arrête pas la. Des pistes ont le mérite d'être exploré. Soeur Cathy enseignait dans un lycée catholique de jeunes filles. Un endroit ou des actes ignobles se sont produits. Un endroit ou religion rimait avec agression. Peut-être Catherine savait ? Peut-être allait-elle parler ? Le documentaire, au delà de raconter, va prendre part à l'enquête et apporter des éléments pour résoudre l'affaire.
La force de The Keepers réside dans sa narration. Non pas avec un narrateur mais par le témoignage de nombreuses personnes ayant pris part à l'affaire de près ou de loin. Le documentaire parvient alors à créer, par des scènes reconstituées en noir et blanc, une atmosphère de thriller voir de film d'horreur à donner des frissons dans le dos. On voit et on vit les atrocités décrient par les victimes. Leurs souffrances, leurs craintes. Avec toujours cette idée en tête. "Ce n'est pas une fiction, mais bien la réalité".
A cela s'ajoute une fameuse question dans ce genre d'affaire, pourquoi les victimes n'ont elles rien dit ? Entre peur du regard et souvenirs bloqués, cette affaire reste en suspens pendant plus de 30 ans. Avant qu'une victime décide de parler.
Précédé par l'excellent Making a Murder, The Keepers est un documentaire de qualité qui fait réfléchir sur la religion, le système judiciaire et l'humanité, ou plutôt son manque.
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