On connait le gout du polar mais ça doit pas autoriser à n'importe quoi.
In media res, cette série nous plonge dans l'univers éculé de la police (une voiture avec la radio rejoint les pompiers déjà sur place), des attentats, des trafics, des banlieues, tant de lieux communs tant vus, connus, rabachés dans ce cinéma social qui perdure..
Les personnages sont typiques, des gueules mais caricaturales, binaires : les Hommes sont babos ou beurs, jeunes ou anciens ; les Femmes soulèvent de la fonte ou sont en cuisine et servent le café au mâle qui revient du boulot, de la mine. En somme sont des clichés fatigués, épuisants de naïveté, de facilité, et surtout existent seulement par ces identités artificielles, insignifiantes, sans envergure.
Alors la série a recours a quelques procédés faciles pour nous accrocher de suite, jusqu'à une tension homosexuelle, une musique aguicheuse, une succession de rythmes de camera mais tout cela est en réalité inaudible de vacuité puisque le vide résonne : les communautés restent séparées, distinctes malgré des transfuges, des intelligences individuelles ; la virilité se regarde le nombril ; la fin justifie la violence, etc.
B.R.I est bien une série de son temps, elle aborde des questions très contemporaines sur la répartition des sexes, des classes, c'est à nous critiques d'y répondre, et B.R.I rend ce métier difficile nous obligeant à raisonner sur du plat.
Donc un film brouillon, confus, convenu et dispensable.
Vous croiserez l'affiche dans le métro et c'est bien assez.