Un flic véreux, capitaine dans la brigade anti-corruption, en plein burn-out, voit sa psyché fragile voler en éclat à force de dissonance cognitive. Lui qui, par vénalité, soutient ce qu'il est sensé combattre, se prend violemment dans la face le dilemme de son conflit moral et éthique. En effet, un énergumène en cuir semble le suivre, pour lui ramoner les molaires dans des endroits improbables, par exemple au sauna.
Dans cette série noire, ça castagne beaucoup, de façon assez drôle au début, mais l’environnement malsain dans lequel les personnages évoluent leur colle à la peau. On aborde ici des thèmes légers comme la corruption, la violence familiale, la manipulation mentale, le parricide...
Le personnage principal, adulte au passé au traumatisant, et au présent peu réjouissant, se traine un alter-égo survolté, qui lui sert de conscience et de redresseur de tord. Mais K, ne redresse pas les tords de n'importe qui. Celui qu'il redresse, son seul objectif, c'est le protagoniste. Objectif qu'il atteint à coups de poings et de prise de risques inconsidérés. Il fait de lui un héro, prêt à risquer sa vie, afin de se sentir digne d'exister.
Les personnages encaissent des plombs qui mettraient n'importe qui à l’hôpital, pendant plusieurs semaines, voire directement à la morgue. On suspendra notre incrédulité. Les vilains sont clairement établis et sans surprises, assez caricaturaux, mais c'est aussi l'attrait du surjeu coréen.
La première partie du récit se concentre sur la corruption au sein de la police, puis sur un cartel de drogue et enfin sur les traumas d'enfance du héro. Tout cela se suit et se noue. Les coutures sont d’ailleurs assez épaisses pour faire tenir l'ensemble.
On reteindra que le duo choc est agréable à regarder, leur alchimie tangible. La petite romance professionnelle, rajoute une touche d'humanité au récit. Quelques seconds rôles mémorables, comme celui du psychologue charlatant. La mère du héro, fragile petit bout de femme, incarne l'humanité dans sa déchirante simplicité.