Tout débute de manière alléchante, des criminels tellement puissants et dangereux qu’il est impossible de les enfermer. On assiste à leurs évasions dans des circonstances différentes pour chacun d’entre eux et on comprend très vite que ceux sont des vrais monstres de puissances, bien au de-là de ce qui est humainement possible. Ces 5 criminels sont alors présentés comme étant les antagonistes de cette histoire et on y croit. On veut voir la boucherie qu’ils vont causer, on veut voir des héros en baver contre eux. Mais, hélas, tout cela n’aura été qu’une belle promesse sans suite. Toutes les mises en scènes d’introduction de ces tueurs n’aboutissent à rien et c’est certainement le problème principal de cet anime.
Je n’ai rien vu de Baki avant cet anime, j’ai donc découvert les personnages de cet univers via ce visionnage. Je ne sais pas si pour toute personne ayant suivi le « scénario » depuis son commencement pouvait d’emblée prévoir que les combats seraient unilatéraux et qu’on aurait juste un enchainement d’éclatage en règle des antagonistes, car ce n’est que ça. Baki, du moins cet arc, c’est ça : « des gentils trop forts qui éclatent des méchants sans le moindre problème ». Non seulement les héros sont au moins quatre fois plus nombreux mais même un par un ils sont déjà trop fort. Quel intérêt alors ? À quoi ça sert de regarder ça ? On peut même noter que les petites victoires des ennemis n’ont pas la moindre conséquence. Le mec qui se fait couper la main, on la lui recolle. Le type fini à l’hôpital, il se relève juste après pour finir le barbu et c’est pareil à chaque fois.
D’ailleurs je ne comprends pas très bien pour qui est ce genre d’histoire, parce qu’au milieu de tous ces combats il y a une chose qui prend énormément de place : la romance entre Baki et sa petite copine. Qu’est-ce que ça fout là ? Non seulement c’est très mal fait mais en plus ça dénote entièrement de ce qui se voudrait être l’ambiance générale de ce joyeux bordel. Baki est probablement l’un des pires, si ce n’est le pire protagoniste de shônen nekketsu que j’ai vu. Les trois quarts du temps il a la personnalité d’une endive et le reste il est dans sa relation romantique à deux balles. Est-ce que même les gens qui ont aimé cet anime se sont sentis impliqués dans cette amourette de lycéens ? Pour qui l’auteur l’a mise ici ?
Au visionnage de Baki, je me suis forgé une image du mangaka derrière Baki. Cette image est sûrement fausse étant donné qu’elle fût déformée par ma colère grandissante durant le visionnage. J’ai l’impression que c’est un énorme donneur de leçon, les pires. Ce que j’entends par-là s’étaye dans moultes scènes. Les criminels font preuves d’ingéniosités et de connaissances scientifiques pour se battre tandis que les héros sont juste des artistes martiaux. Le mangaka est probablement un bandeur d’arts martiaux alors que dans la vraie vie ça ne servira jamais en combat réel contre de vraies brutes se battant avec l’intention de blesser gravement voir de tuer. Exemple frappant pour illustrer : quand Oliva se prend un tir de fusil à pompe à bout portant on passe tout de suite à la suite mais quand il arrive à renverser un judoka sans élan alors là c’est une dinguerie et tout le monde en fait des caisses. Faut doser mec, t’es complétement à côté de la plaque. C’est comme si dans Dragon Ball tu voyais un Kamé Hamé Ha détruire la lune et qu’après quand il égratigne un mur en béton tout le monde serait ultra impressionné.
Voilà donc ce qu’est Baki, un soi-disant enchaînement de bagarres entre-coupées de blablas et de romance sans intérêt. D’ailleurs, même ces bagarres ne sont pas si réussies que ça. Les personnages n’arrêtent pas de parler pour rien et on assiste à des flash-backs à chaque épisode. Dieu que je hais cette mode des flash-backs dans les shônen, arrêtez de nous raconter le passé de n’importe-quel personnages, ça ralentit l’action et en plus c’est toujours pour nous ressortir les mêmes clichés. Surtout que là les personnages ne sont pas censés être intéressants par leur développement mais plus par leur manière de se battre. Vous imaginez si dans Stardust Crusaders on avait eu un flashback pour chaque méchant qu’affronte la JoJo Team ?
Finalement Baki c’est une promesse alléchante qui n’est pas du tout tenue. On commence bien pour finir par exacerber et même énerver le spectateur. Trop de personnages pour rien, aucune conséquence. C’est fou que dans tout ce spectacle de violence il n’y est pas un seul mort. Voilà le vrai problème majeur de Baki, il n’y a aucune tension. Aucune tension parce qu’aucune conséquence grave. Aucune tension parce que les antagonistes ne représentent pas la moindre menace. Aucune tension parce que même les protagonistes n’y croient pas, ils s’en foutent en vrai. À l’image du héros, Baki, qui préfère passer son temps à roucouler avec sa copine lors de petites balades nocturnes.