Banana Fish est un très bon thriller, très inspiré du cinéma américain qui a du rythme, de la tension, des personnages forts et des thématiques dures et intéressantes, même si l’histoire tourne parfois un peu en boucle.
Banana Fish raconte la rencontre décisive entre Ash Lynx, jeune chef d’un gang de New York, et Eiji, l’assistant d’un journaliste qui vient droit du Japon. Les deux jeunes hommes vont dévoiler un complot qui part d’un nom, un simple nom que disent en boucle des traumatisés de guerre : « Banana Fish ». BF n’est pas un yaoi du tout, mais la relation entre Eiji et Ash est évidemment extrêmement ambigu, ils ressemblent souvent à un petit couple, une relation indéniablement mignonne et touchante. Et il faut accepter le fait que 80 % du monde politique et criminel sont des pédophiles et attirés plus par les hommes, particulièrement Ash. Parce que, comme qualité tout comme défaut, la série est vraiment centré autour du personnage d’Ash Lynx : éphèbe qui fait tomber tous les hommes autour de lui, tueur impitoyable et surhumain, stratège de génie capable de faire tomber des milices de mercenaires surentrainés, il est le centre névralgique de la série. Et du coup, on se retrouve par moments à revoir les mêmes scènes encore et encore : Ash est encerclé, il bat tout le monde, il est trop fort, mais Eiji ou d’autres proches se font kidnapper et il est obligé de se rendre pour les sauver. Ce cycle arrive au moins trois fois dans l’animé, et ça devient répétitif au bout du vingtième épisode. A part cet répétition et le fait que si vous n’appréciez pas Ash, laissez tomber la série clairement parce qu’elle repose beaucoup trop sur lui, Banana Fish à du rythme, se vit comme un thriller américain très efficace et s’inspire de ces derniers. La thématique du viol, du traumatisme physique comme psychologique et de son impact sur ce garçon qui a souffert toute sa vie et trouve de l’amour et de la paix en la personne d’Eiji : le cheminement d’Ash vers la paix et la liberté est passionnant, offre des moments d’émotions intense et une conclusion évidente mais tragiquement belle.
Visuellement, Banana Fish se veut très réaliste, et c’est normal puisque c’est un thriller ancré dans le réel. Mais la réalisation essaye aussi d’illustrer au mieux la fascination que crée le personnage d’Ash sur tous les autres protagonistes, une fascination aussi bien sexuelle qu’intellectuelle ou juste émotionnelle. La ville de New York est visuellement comme dans les clichés que l’on s’imagine, une cité labyrinthique violente et toujours surprenante. Niveau chara-design, les physiques et les visages sont souvent très féminins sur les personnages jeunes comme Ash, Eiji et Yut-Lung, et plus carré, très masculins sur les plus anciens comme Golzine ou l’excellent Max Lobo.
Banana Fish, c’est un très bon thriller qui a deux-trois défauts notables, mais autant dans le fond que dans la forme, c’est une aventure touchante, prenante et qui parle bien de thèmes difficiles sans tomber dans le pathos ou l’exagération.