C’est qu’tu vas l’lire c’te critique p’tiot !
Pourquoi Barakamon est à mes yeux le meilleur animé de cet été ? La question peut effectivement se poser puisque j’ai trouvé certaines séries meilleures qualitativement parlant. Et pourtant…
Barakamon c’est donc l’histoire de Seishu Handa, un maitre de la calligraphie, qui se rend sur une ile pour réfléchir à ses actes après avoir mis une patate de forain à un directeur. Seulement, cette île est au Japon ce qu’est pour nous la Creuse. Le coin paumé où on pense que le patois est la seule langue parlée et l’inceste va bon train. Il va donc s’installer dans une petite bourgade, apprendre à connaître les coutumes locales et les habitants.
Pour moi la grande force de Barakamon, c’est que ce n’est pas une comédie. Non c’est un slice of life suffisamment bien écrit et sincère qu’il en devient drôle. A l’instar d’Hidamari Sketch, on ne rigole pas pour la vanne mais plus pour les situations ou la réplique qui s’inscrit logiquement dans le dialogue. Bien sûr ce n’est pas toujours fin, je pense notamment à Tama qui est dans un trip homosexuel et qui fait des vannes bien trop attendues aux réactions tout aussi disproportionnées.
Mais le reste des personnages est tout bonnement divin. Je m’attendais à un Non Non Biyori-like, surtout avec le personnage de Naru, j’étais on ne peut plus content de m’être trompé car là où Ren m’avait plus ou moins gonflé, Naru, dans sa voix et ses actions, est juste parfaite. Intrépide, surprenante et toujours en action, c’était le rayon de soleil de ma semaine. Bien sûr les autres ne sont pas en reste, Hina est assez fantastique dans le genre chieuse, Miwa en parfaite amazone et Haru en adolescent qui se cherche encore.
Ce qui frappe malgré tout c’est la qualité du doublage. Les animés sont toujours bien doublés, mais là, en plus, les doubleurs sont juste parfaitement dans le ton des personnages. Ono Daisuke campe parfaitement le personnage principal et lui donne un caractère rien qu’avec la voix. A côté de ça la musique n’a rien de fantastique mais elle accompagne parfaitement les scènes et sait se faire discrète.
L’autre point important c’est la qualité d’écriture ! Car avoir des bons doubleurs ne suffit pas, si on leur fait dire de la merde ça ne sert à rien. Que ce soit le patois, ou bien le reste, l’écriture est simple mais efficace à chaque instant. Je pense bien sûr à la scène dans le cimetière qui est un petit bijou de finesse car dans sa naïveté et sa simplicité, elle transmet des émotions brutes parfaites. Les relations sont, pareillement, très bonnes, celle entre Naru et Handa est touchante dans son évolution par exemple.
Par contre j’avais peur du côté leçon de vie après le 1er épisode. Aussi fus-je surpris de voir que cette morale n’était ni grossière ni lourde. Si on sort des deux derniers épisodes qui lancent un scénario dans le but de clore la série, le reste suit un cours logique et dans ce qu’il vit le personnage va apprendre plein de choses et surtout en redécouvrir, sous un autre angle. Cet aspect est donc le bienvenu et n’entache en rien une progression lente mais délicieuse.
Dernier point, le design général est vraiment très propre. Les paysages ou encore l’ambiance de l’île sont parfaitement retransmis. On oubliera les quelques épisodes finis à la pisse sur le tard - coucou l’épisode 11 – et on se concentrera sur l’animation assez fluide et tout à fait correcte des personnages.
Mais je n’ai pas encore dit, et cela fera office de conclusion au passage, pourquoi cet animé apparaît à mes yeux comme le meilleur de cet été. Tout simplement parce qu’il arrive à la bonne période. Je l’aurais moins apprécié en hiver par exemple. Là il est un bol d’air frais qu’on avale tranquillement tout en sirotant un verre de grenadine au bord de la plage. On ne réfléchit pas, mais ce n’est pas con pour autant et il est très agréable de voir des animés qui réussissent le pari de ne pas se prendre au sérieux et de ne rien vouloir inventer dans le genre. C’est juste un animé qui tape dans le classique mais qui fait tellement bien tout ce qu’il entreprend qu’on ne lui reprochera pas ce point. Malgré quelques épisodes un peu en deçà du très haut niveau des autres, Barakamon restera un de mes plus gros coups de cœur de ces dernières années car, en le regardant, je serai passé par tous les états d’âmes sans jamais perdre le sourire innocent qui m’alpaguait à chaque début d’épisode.