Ce que je trouve intéressant dans Batman, c’est que si les vilains sont plutôt dans des trucs boring genre le grand banditisme, s’enrichir, etc, les femmes font plutôt le mal pour des causes nobles. Catwoman veut défendre les animaux, Poison Ivy se préoccupe de l’environnement, Harley Quinn est folle amoureuse du Joker.
Ce que j’aimais par dessus tout étant petit, c’était les épisodes avec Catwoman parce qu’elle avait une voix grave, magnifique, et que c’était une femme forte, qui ne s’en laissait pas compter, ce qui m’impressionnait et m’inspirait beaucoup. J’aimais beaucoup aussi cet épisode avec ce personnage inventé par Bruce Timm, Baby Doll, on m’a d’ailleurs fait remarquer que l’épisode était écrit par une femme. Lorsque Baby Doll (une comédienne atteinte d’une maladie qui l’empêche de grandir, et dont le rôle de gamine de sitcom colle tant à sa peau qu’elle en devient folle) se perd dans un palais des glaces pour échapper à Batman et qu’elle se retrouve devant un miroir déformant qui montre une vision d’elle, adulte et bien proportionnée, Baby Doll se met à déclamer une tirade déchirante avant de tirer au revolver sur son reflet et de fondre en larmes. Bruce Timm, you bitch.
Il y avait bien sûr cet épisode génial avec Harley Quinn et Poison Ivy très inspiré de Thelma et Louise, mais qui m’a presque déçu parce que je croyais que ce serait une version animée de ce comic book que j’avais trouvé dans un supermarché et qui avait profondément troublé le petit garçon que j’étais, car dans cet épisode (que Bruce Timm n’a donc pas réalisé pour la tv, mais seulement publié en bédé), Robin se fait envoûter par Harley et Ivy grâce à un poison et devient un esclave qui fait tout ce qu’elles veulent. Plus d’un détail était fortement érotique pour moi à l’époque : Robin ligoté par une plante carnivore de Poison Ivy (bondage !), Robin qui porte encore une trace de rouge à lèvres de Poison Ivy, etc. Je serais presque nostalgique de ces enfances où n’ayant pas de porno à portée de vue, n’importe quel substitut pouvait devenir un support pour nos fantasmes encore confus, ébauchés.