Batman : La série animée (ou Batman: The Animated Series pour les puristes qui regardaient ça en VO sous la couette) est tout simplement la version la plus cool du chevalier noir que la télé ait jamais pondu. Oublie les néons des films kitsch des années 90, ici on est dans le Gotham sombre et stylé, où même les ombres portent des capes et où chaque nuit semble avoir été dessinée avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine. Si tu penses que les dessins animés sont réservés aux enfants, eh bien, Batman te prouve que non, et avec quelle classe !
La série, c'est un peu comme si Film noir avait fait des bébés avec les comics, le tout nourri au jazz sombre et à l’architecture Art Déco. Gotham City, dans cette version, n’est pas seulement une ville, c’est un personnage à part entière : ténébreuse, mystérieuse, et tellement stylée qu’on a presque envie de s’y balader… avant de se souvenir que le taux de criminalité y est pire que dans un casino sans caméras.
Et parlons de Batman, alias Bruce Wayne, le milliardaire au charisme ténébreux qui semble passer autant de temps à perfectionner sa voix grave qu’à combattre le crime. Dans cette version animée, Kevin Conroy prête sa voix à Batman, et c’est la perfection incarnée. Sa voix, c’est comme si une panthère et un espresso bien serré avaient fusionné pour produire le son le plus badass de l’univers. Bruce Wayne y est tout aussi fascinant, oscillant entre ses responsabilités de justicier nocturne et ses soirées mondaines où il feint d’être un playboy insouciant. C’est du grand art.
Mais Batman ne serait rien sans ses méchants, et là, La série animée fait un véritable carton plein. On parle ici des versions définitives de Joker, Harley Quinn, Mr. Freeze, et Double-Face. Le Joker incarné vocalement par Mark Hamill (oui, Luke Skywalker, on t'a reconnu) est sans conteste l’un des meilleurs jamais produits. Son rire sadique, sa folie pure et sa capacité à te faire passer du rire aux larmes (de peur) en un instant en font un antagoniste inoubliable. C’est le Joker que tu aimes détester, celui qui te donne envie de vérifier que toutes les portes sont bien verrouillées après l’épisode.
Et que dire de Harley Quinn, la psychiatre devenue amoureuse du Joker, qui a fait ses débuts dans cette série avant de devenir une star à part entière ? Personnage aussi drôle que tragique, Harley est un mélange de naïveté et de folie pure, capable de passer d’une plaisanterie déjantée à une scène touchante en un clin d'œil. Ses apparitions sont toujours un régal, et elle vole presque la vedette au Joker, ce qui n’est pas une mince affaire.
Les autres vilains ne sont pas en reste : Mr. Freeze, avec son tragique destin de scientifique devenu glaçon ambulant, te file des frissons (sans mauvais jeu de mots). Ce n'est pas juste un méchant, c'est une tragédie ambulante. Chaque personnage a sa propre histoire, souvent empreinte de mélancolie, ce qui te fait presque oublier qu'ils sont là pour faire exploser Gotham. Il y a aussi Poison Ivy, la botaniste écolo qui a un problème avec l’humanité (et on peut difficilement lui donner tort quand on voit ses arguments), ou encore Double-Face, dont la dualité est exploitée avec une profondeur rarement atteinte dans un dessin animé.
La musique est un autre point fort de cette série. Chaque épisode est accompagné d’une bande-son orchestrale qui n’a rien à envier aux plus grands films. Le thème principal, composé par Danny Elfman, est devenu instantanément culte, et chaque scène est magnifiée par des compositions qui te plongent dans l’ambiance comme si tu assistais à un opéra noir. Chaque note accentue la gravité, l'action ou le mystère, et te rappelle que Batman ne fait jamais rien à moitié, même pas les intros.
Visuellement, La série animée a révolutionné le genre. Les créateurs ont opté pour des décors sombres, avec des arrière-plans peints sur papier noir (oui, noir !), ce qui donne à chaque scène une profondeur et une atmosphère que tu ne trouveras nulle part ailleurs. L'esthétique est résolument rétro, avec des voitures et des gadgets qui semblent sortis tout droit des années 40, tout en étant placés dans un univers résolument moderne. C’est un peu comme si Humphrey Bogart se baladait avec un Bat-grappin.
Et que dire des épisodes eux-mêmes ? Chaque histoire est une petite pépite, oscillant entre des intrigues d’action, des énigmes à résoudre, et des plongées profondes dans la psychologie des personnages. Ce n’est pas juste des "gentils contre les méchants", c’est une réflexion sur la justice, la vengeance, la dualité de l’âme humaine. Même les méchants ont droit à des histoires complexes, ce qui te fait souvent douter : "Est-ce que je dois vraiment détester ce type ?". Les dilemmes moraux sont omniprésents, et Batman lui-même n’est jamais épargné par ses propres doutes.
En résumé, Batman : La série animée est une œuvre d’art déguisée en dessin animé, une série qui transcende les genres et les générations. Elle est sombre sans être déprimante, stylée sans être prétentieuse, et surtout, elle capture l’essence même du personnage de Batman et de son univers. Si tu veux plonger dans Gotham et voir ce que la télévision a fait de mieux en matière d’animation, fonce : La série animée t’attend avec une cape, des gadgets, et une dose d’héroïsme comme tu n’en verras plus jamais.