Le beau en hausse
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le 11 sept. 2019
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Diffusée sur Arte en septembre 2019 et disponible en ligne jusqu’au 10 décembre, la mini-série Bauhaus - Un temps nouveau suit le parcours d’une jeune artiste dans l’Allemagne avant-gardiste de l’entre-deux-guerres. Un bon divertissement en 6 épisodes de 45 minutes chacun.
Le Bauhaus, c’est quoi ?
À l’issue de la Première guerre mondiale, l’Allemagne est en ruines et doit se reconstruire. L’empire de Guillaume II n’a pas survécu à la défaite. La république est proclamée à Weimar, une ville située en Thuringe, au centre de l’Allemagne. C’est aussi à Weimar qu’est créé en 1919 la Staatliches Bauhaus, une école d'architecture et d'arts appliqués qui va donner son nom au mouvement artistique du « Bauhaus ».
Le Bauhaus est un mouvement avant-gardiste, en rupture avec les traditions artistiques passées. Pour le fondateur de l’école, Walter Gropius, il est important de réunir les « beaux-arts » et les arts appliqués dit « industriels ». Les cours dispensés à l’école combinent donc peinture, sculpture, mais aussi tissage, architecture et même arts dramatiques.
Les femmes du Bauhaus
L’aspect interdisciplinaire du Bauhaus est très bien illustré dans la série, qui suit le parcours des premiers étudiants. L’originalité de cette fiction historique est par ailleurs de s’intéresser en particulier aux jeunes femmes qui ont participé au mouvement. Bien qu’ouvert aux étudiantes, le Bauhaus restreint leur accès à certains cours. La postérité ne retiendra d’ailleurs que les œuvres des grands « maîtres » masculins…
Pour sortir ces femmes artistes de l’oubli, le réalisateur et scénariste Lars Kraume met avant le personnage de Dörte (Dorothea Helm, interprétée par Anna Maria Mühe). Cette jeune artiste issue d’une famille bourgeoise trouve dans le Bauhaus un moyen de s’émanciper des traditions. Son idylle interdite avec Gropius, le directeur de l’École (August Diehl) la met face à ses contradictions, tout en l’incitant à remettre en cause la place des femmes au sein de l’institution.
La « chasse aux communistes »
Parallèlement au parcours personnel de Dörte, le spectateur découvre le contexte historique complexe de l’Allemagne de l’après-guerre, et en particulier les conséquences du putsch militaire de Kapp en mars 1920. Alors que plusieurs étudiants ont des sympathies communistes, les forces conservatrices et antisémites accusent le Bauhaus d’accepter « trop de femmes et de juifs ». C’est déjà la montée du nazisme.
Aux tensions politiques s’ajoutent des rivalités entre personnes, notamment entre Gropius et son codirecteur Johannes Itten. Cet enseignant radical à l’idéologie ascétique développe une emprise inquiétante sur certains étudiants – un fait réel qui mènera à son départ de l’école.
J’ai aimé…
• la perspective des étudiantes adoptée par la série. Ce point de vue permet de montrer la place ambiguë des femmes au sein du Bauhaus tout en mettant l’accent sur le quotidien des étudiants ;
• le contexte historique bien mis en avant, à travers son impact sur la vie des étudiants, notamment à travers le « clash » des cultures entre les « nouveaux » et les « anciens » ;
• la musique et les effets d’arrêts sur images en noir et blanc qui s’intègrent très bien dans la narration ;
• la tension créée par le personnage d’Itten ;
• le découpage équilibré des épisodes, dont chacun a son enjeu propre.
J aurais aimé…
• un personnage de Dörte moins malléable et aux motivations moins floues dans les premiers épisodes. Ceci dit, Dörte devient vite très attachante, grâce à sa détermination et sa recherche d’authenticité et de justice.
• un peu plus de discussions de fond entre les personnages sur la philosophie esthétique au cœur du Bauhaus. Un peu plus de « pourquoi ? » et un peu moins de « comment ? » ;
• que certaines scènes soient un peu plus subtiles et moins « évidentes ».
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Créée
le 30 sept. 2019
Critique lue 512 fois
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