J'espère que le Bauhaus n'a pas été aussi fade

Une série sur l’histoire créative du Bauhaus aurait pu être passionnante. Mais ici, quel dommage. Certes, la reconstitution historique n’est pas dénudée de charme. Certes, les discussions esthétiques à propos du sujet placé au centre de l’art sont bien écrites et exercent le sens critique.

Mais la réalisation, qui tente d’approcher le genre du documentaire, ne permet pas de plonger au cœur de l’Allemagne de 1919 à 1923. Une caméra qui zoome brusquement et presque vulgairement sur des personnages, lorsqu’elle ne pianote pas trop rapidement sur un aspect qu’on a voulu mettre en valeur. Des personnages trop stéréotypés, trop lisse pour qu’on puisse croire à leur idéalisme révolutionnaire. Si le personnage de Walter Gropius n’est pas inintéressant, dans ses choix, sa petite protégée Dörte Helm agace par son air de petite bourgeoise effarouchée qui tente de se délier de son lisse destin. Son engagement politique se rapproche donc, comme celui de ses petits camarades, comme un opportunisme. On croirait à un mauvais film sur mai 68, qui ferait du combat des étudiants la volonté de vivre quelque chose pour marquer leur jeunesse.

Je n’ai pu terminer ces épisodes que grâce à la Nouvelle Année. La gueule de bois m’a rendue inapte à faire un choix plus qualitatif de visionnage. On ne se souviendrait pas du Bauhaus si les évènements s'étaient déroulés comme la série les a représenté.