Une jeune femme, Kato, se retrouve dans un hôtel, Beau séjour ( au nom ô combien ironique), à se contempler morte dans une baignoire remplie de sang. C'est cette distanciation qui va faire l'intérêt de cette série et Kato va découvrir certaines particularités à son état. Les plans sont froids,terreux et génèrent une atmosphère à la fois glauque et insolite. Ce qui retient l'attention, c'est le glissement habile opéré par les réalisatrices de Beau séjour à savoir que Kato, même sidérée par son état de "même pas morte", a bien dû vivre des évènements terribles avant d'en arriver là. C'est là que l'enquête finit par commencer à la fin du deuxième épisode et que le spectateur imagine que certaines preuves découvertes par la psy ou la police feront retrouver la mémoire à Kato. Difficile de ne pas avoir envie d'en savoir plus. Les épisodes 3 et 4 suggèrent des implications de personnages liés à la mort de la jeune femme mais le rythme est définitivement très lent. Même si l'édifice prend forme, que la police progresse, l'ambiance prend le pas sur le souci de vérité. Le spectateur sent que les showrunners ne sont plus à un effet près pour maintenir la nébulosité, rajouter des sous-intrigues. C'est un peu facile comme procédé. A la fin de l'épisode huit, une grande question subsiste: quelle est l'implication de Luc, père de Kato? De plus, la posture de Charlie paraît déroutante. Beau séjour paraît se réveiller avant le final et semble emballer l'affaire sur les deux derniers épisodes. Bien entendu, le coupable n'est pas celui que l'on croyait et ses motivations obscures lui firent vraiment perdre la carte. Le spectateur a du mal à croire également qu'il ait vécu aussi longtemps sans l'apparition de Kato car ce personnage monstrueux malgré ses refoulements répétés n'a pas pu mettre sa culpabilité en stand by.