because this is my firt life - 이번 생은 처음이라
diffusion : 2017
casting : Jung So-Min, Lee Min-Ki, Esom, Park Byeong-Eun, Kim Ga-Eun, Kim Min-Seok, Kim Min-Kyu
Un joli drama au titre parfait. A traduire littéralement par : cette vie est notre première. Entendez par là, les erreurs sont possibles, normales car on vit tous cette vie pour la première fois. Ou comment titiller mon intérêt en deux secondes chrono.
"Qu'est que le mariage ? un contrat ? une institution ? ou l'union de deux personnes qui s'aiment ?"
Yoon Ji-Ho se rêve depuis toujours auteure (je vous promets que je ne fais pas exprès de les choisir pour leur profession !!), scénariste plus exactement. Têtue, persévérante, elle a quitté sa ville natale pour Séoul où elle vit avec son frère et vivote dans un boulot d'assistante de scénariste (elle fait le placement de produit dans les scénarios) en attendant la réalisation de son rêve Coréen. Elle se retrouve un beau matin exclue de l'appartement qu'elle finance pourtant, car la petite amie de son frère est enceinte, et se retrouve par un quiproquo de prénom à louer une chambre à un célibataire endurci : Nam Se-Hee. Alors qu'elle pensait pouvoir reprendre pieds, malgré cette situation inconfortable (vivre en colocation avec un homme en Corée est moyennement bien perçu) sa vie tourne au drame : elle subit une agression sexuelle de la part d'un collègue scénariste et se voit obligée de démissionner pour ne pas envenimer la situation. Au bord de la dépression, elle accepte sur un coup de tête la proposition farfelue de Nam Se-Hee : l'épouser afin qu'il échappe de son côté à la pression parentale, en échange d'une chambre à loyer modéré.
Logiquement si j'ai bien choisi mes mots, tes petits nerfs sont un peu en pelote à cause de ce résumé, sinon j'en rajoute une petite couche en dessous t'inquiète !
Pour commencer, par pitié ne te laisse pas berner par les médiocres résumé de Netflix (je vais finir par leur proposer de les faire) plus qu'une romance un peu particulière, ce drama nous offre un très beau portrait de l’émancipation des femmes, les pressions sociales, familiales exercées sur les jeunes trentenaires célibataires, tous sexes confondus. Je l'ai déjà dit plusieurs fois mais plus qu'une société patriarcale, il me semble qu'il faudrait nommer la société coréenne de société paternelle. Car les jeunes hommes ne sont pas si bien lotis que ça non plus tu verras. On parle sentiments, blessures, violence avec une histoire qui met l’accent sur les dysfonctionnements sociétales, sans jamais sombrer dans melo excessif. Et on parle de mariage évidemment, de ce constat qu'un mariage n'est pas fait que d'amour mais aussi de personnalité. Qu'un couple se construit avec l'histoire de l'autre et son entourage. Comment garder son jardin secret, comment faire face à la pression familiale (les belles-filles ont un rôles très important en Corée du Sud et leur mauvais traitement est l'une des causes majeur de divorce), comment gérer le quotidien et la répartition des tâches et des frais. Ce qui survient en général dans un couple après moult discussion, est dans le drama établi dès le départ par un contrat strict : elle s'occupe du tri sélectif et de nourrir la chatte quand il n'est pas là. En échange il lui concède 5% de moins sur le loyer. Des règles bien établies qui vont bien entendue se retrouver ébranler par l'amour.
Yoon Ji-Ho est issue d'une famille très conservatrice, qui considère encore que la place de la femme est à la maison à s'occuper du mari et des enfants. Encouragée par sa mère qui rêve pour elle d'une vie selon ses propres choix, elle a fui le domicile parental pour réaliser son rêve d'écrire, raison pour laquelle elle accepte de laisser l'appartement qu'elle paye à son frère chômeur et bientôt papa, et qu'elle accepte à la va-vite une colocation sans se préoccuper que le prénom du propriétaire n'est pas si féminin que ça. Raison pour laquelle également, elle préfère accepter une demande en mariage farfelue plutôt que retourner chez elle afficher son désespoir d'avoir raté sa vie professionnelle. Un personnage tout en douceur et émotion.
Nam Se-Hee refuse de se mettre en couple depuis une rupture douloureuse, survenue à cause de son père. On le surnomme crédit-chat en raison de ses deux seules préoccupations dans la vie : la planification de son crédit immobilier sur 30 ans et sa chatte, simplement baptisée minou. Harcelé par sa mère, elle-même harcelée par son époux, car il est toujours célibataire à trente ans, et persuadé qu'un mariage n'est qu'un contrat comme un autre, il finit par se résoudre à épouser la première femme qui lui tombe sous la main sous prétexte qu'elle a le meilleur coefficient de compatibilité colocataire.
Si tu n'as pas eu l'occasion de voir Lee Min-Ki (dans le rôle de Nam Se-Hee) dans un autre drama, tu risques d'être surpris voire de te demander si l'acteur n'a pas des tendances suicidaires, car il incarne à la perfection son personnage apathique. Pas un sourire, pas un mot de trop, une voix monocorde et assez rauque, pas une émotion ne transpire dans ce visage figé (Rassure toi il sait crier, hurler, rire et même pleurer. Si si même très bien) et il faudra un long moment à Nam Se-Hee pour briser cette très dure carapace au contact de la vaillante Yoon Ji-Ho. Un joli duo que j'ai beaucoup apprécier.
Because this is my first life ce sont aussi des seconds rôles, parfaits, maitrisés et abordant la vision du couple d'ne manière radicalement différente.
Woo Su-Ji, première meilleure amie de Yoon Ji-Ho s'imaginait femme d'affaires et végète à un poste de cadre au milieu d'une tripotée d'hommes. Blagues lourdes, sous-entendus et mains baladeuses sont son lot quotidien, qu'elle supporte bien malgré elle par peur de se retrouver au chômage. Un caractère bien trempé mais frustré par la charge familiale (elle s'occupe de sa mère handicapée), une manie de ne pas porter de soutif qui soulève bien le manque de fermeture d'esprit de ses collègues féminins et le côté pervers de ses collègues masculins, et un petit coté enfantin font d'elle un personnage complètement attachant.
La troisième de la bande Yang Ho-Rang se rêve mère au foyer (oui ça existe et elle a même le droit) elle ne rêve que d'enfants, de bons petits plats et de maison bien entretenue. De faire partie de cette communauté de femmes accomplies par la réussite familiale. Sa réalité c'est sept ans d'errance dans une relation mouvementée avec un petit ami qui refuse l'engagement, par peur de devoir s'occuper de sa femme et de ses besoins. Par peur que ceux-ci passent avant les siens. Un couple attachant, parfois un peu agaçant avec une tendance au je t'aime moi non plus, mais qui dépeint plutôt bien les hésitations et les concessions de couple qui mènent irrémédiablement à l'échec s'ils ne sont pas accompagnés d'une franche discussion.
En résumé donc un très bon drama, avec quelques petites longueurs, mais très bien scénarisé et qui nous offre non pas une mais trois romances sur fond de discours progressiste.
Les lieux ? C'est parti par un petit tour de plage à Sinjeon-ri Beach (Gyeongsangnam-do), puis au Mulbit Culture Park 물빛문화공원, au Parc Guryong Park 구룡근린공원. Parce qu'on aime manger on ira ensuite au Restaurant 베트남노상식당 et au café Real Born. Et si on se sent dépaysé on pourra faire un tour à Avenue France 아브뉴프랑 판교 (un centre commercial) pour un petit air de France.
La musique ? This Life de Moon Seong-Nam