Bee and Puppycat a de fascinant une parfaite adéquation entre forme narrative, direction artistique et symbolique. La série est un éloge à la procrastination et aux pensées qui dérivent, à cet entre-temps où l'esprit divague (vague). L’île où réside Bee et l'espace d'intérim virtuel ne semblent pas obéir à une forme de logique mais plus à un imaginaire filant, une forme de l'autre côté du miroir de Lewis Carol sans malice. Regarder la série se fait aussi dans un entre-temps, le propos étant pour ma part trop décousu pour être suivi intensément. Et pourtant arrivée à la fin de 2 saisons, j'en demandais plus. La série captive donc lentement dans une étrange fascination de mollesse bienveillante, d'un refus de la société performative, d'un refuge mental et sensoriel.
Sous ses airs de faux dessin animé pour enfant, la série traite au contraire de thèmes assez adultes comme le refus de grandir, la prise de responsabilité ou tout simplement le fait de faire les choses en temps et en heure. Que ce soit dans le caractère design ou la direction artistique la série n'est pas forcément très originale mais elle est cohérente : des formes rondes, des couleurs pastel, des éléments scintillants et amusants, des personnages ordinaires mais profondément sympathiques et positifs.