L'échec de la 3D

Après une assez bonne adaptation en trois parties du Golden Age par le studio 4°C, on était en droit d'attendre une suite -trois ans plus tard- animée de bonne qualité.

Tout de même pas du même niveau que les longs métrages d'Kitakubo Hiroyuki, mais enfin !
Dès les premières minutes du pilote, m'est venu un immense sentiment de gachis... Que dire ? J'ai rarement eu l'occasion de voir dans une série, un travail d'animation aussi médiocre, à tous les niveaux.

Le choix de composer avec cette animation 3D nous "offre" un rendu catastrophique qui vient malheureusement mettre durement à mal le récit, tant le résultat est laid.
Les expressions de visages des personnages sont fades et bien souvent inexpressifs. Partant de là, on a l'impression d'être revenu des années en arrière, aux premières heures du jeu vidéo 3D tant les personnages semblent être des coquilles vides.

Les animations des personnages font preuve d'une rigidité déconcertante pour une série diffusée en 2016, de leur démarche jusqu'à leur orchestration dans les combats, où le spectateur perdra bien souvent le fil de l'action tant elle est disgracieuse. Le rendu offre une sensation de lenteur, un comble lorsque le protagoniste est censé dégager puissance et vitesse hors du commun. Une action tout aussi rigide où la caméra s'arrêtera bien souvent en gros plan sur le visage d'un Guts inexpressif (en plein combat, pendant genre... vraiment longtemps), tandis que l'on entend en arrière plan le bruit des épées s'entrechoquer, des corps être tranchés ; la scène se passe ailleurs, loin de nos yeux. Et ce n'est malheureusement pas un effet de style, mais plutôt un des caches-misères qui sont régulièrement mis en place pour occulter l'ensemble de ces défaillances. On a le sentiment que les animateurs ont essayé de réaliser quelque chose avec une technique ou/et une technologie qu'ils ne maitrisent pas. Le studio fait d'ailleurs parfois le choix de remplacer certaines séquences 3D par un bref retour à une animation classique.

C'est sans doute le meilleur choix visuel que le studio aura fait pour cette suite du Golden Age. Dommage qu'il ne s'agisse que de pansements.

Si vous êtes rebuté par l'animation, que vous souhaitez malgré tout poursuivre les aventures de Guts et de ses nouveaux compagnons, je ne peux que vous conseiller d'aller essayer un support -certes un peu daté- où l'animation sera bien moins hachurée, et par extension ; le récit moins desservi :

Le support papier. Votre imagination fera le reste.