Quand on apprend qu'il s'agit d'une adaptation de Jane Austen il y a de quoi être surpris devant le manque de subtilité parfois comique de certaines scènes. Malgré ces grosses libertés prises dans l'adaptation la série fonctionne néanmoins suffisament, et ces maladresses et autres fautes de goût cocasses en font un objet assez singulier qui se démarque en cela de la plupart des period dramas souvent trop ampoulés. Il est vrai pourtant que ces anachronismes de traitement, comme l'abolition de séparation sociale entre nobles et bourgeois par exemple, s'affranchissent un peu trop aisément des lois qui régissent les mélodrames historiques et qui en font ordinairement toute la complexité. Mais tout ceci est contrebalancé par l'alchimie qui se dégage de l'ensemble et qui est essentiellement dû au casting.
Anne Reid joue la vieille dame acariâtre à merveille et si ce n'est Theo James qui a un peu de mal à être convaincant en amoureux passionné tout le monde fait le job. Au niveau scénaristique, hormis ce qui concerne le personnage fantaisiste de Giorgiana, ça tient la route même si les poncifs habituels ont du mal a toujours captiver. Entre apprivoisement amoureux déjà vu et revu et courses de dots ou d'héritages finalement c'est l'intrigue autour du personnage secondaire d'Esther qui se révèle être la plus intéressante et la mieux développée. La réalisation fait dans l'efficacité même si le manque de budget la rend parfois minimaliste jusqu'à ruiner l'effet de certaines scènes à l'instar de la fameuse régate tant attendue qui se révèlera n'être qu'une course pitoyable de 5 mètres entre 3 barques sur un ruisseau. Bref une série malgré tout prenante qui nage perpétuellement entre classicisme et extravagance et ce jusqu'à la dernière seconde avec le final le plus cynique qu'il m'ait été donné de voir.