Créé en 2016 pour Showtime, Billions est une adaptation du roman d’Andrew Ross Sorkin intitulé Too big to fail. L’écrivain s’entoure des scénaristes Brian Koppelman et David Levien pour mettre sur pied cette série. L’œuvre propose de suivre la confrontation entre un gestionnaire de portefeuille arrogant et un procureur ambitieux.
Tout au long des trois premières saisons, les auteurs n’ont eu de cesse de créer une galerie de personnages variés. Cette diversité a permis d’étendre les intrigues au-delà de la simple confrontation. Le pitch de départ devient une porte d’entrée au sein de luttes de pouvoirs entre différentes factions. Cet axe scénaristique est passionnant et permet de renouveler les enjeux aux grès des actions individuelles.
Par ailleurs, le travail sur la multitude de protagonistes ainsi que leur caractère spécifique est un atout indéniable. Il permet de dynamiser constamment la série tout en restant cohérent sur son évolution. Cette attention a pour finalité de créer de l’empathie pour l’ensemble des personnages récurrents. Un point fort au vu des trajectoires scénaristiques.
De même, le monde financier est suffisamment vulgarisé pour être accessible aux néophytes sans pour autant l’aseptiser. On comprend facilement les conséquences découlant des nombreuses confrontations.
La troisième saison se conclu sur une redéfinition drastique des rapports offrant ainsi des promesses à venir particulièrement stimulantes. Ce remaniement est des plus audacieux. Il empêche ainsi au spectateur la possibilité de prédire la suite à venir. Les auteurs peuvent déconstruire l’évolution des individus en mettant à profit les événements passés. Ce processus est un bon moyen pour la série de justifier sa longévité tout en opérant des choix cohérents.
Les douze nouveaux épisodes se trouvent être à la hauteur de nos espérances. Ils sont un savant mélange entre les rancœurs d’antan et les nouvelles ambitions.
Afin d’être plus efficace, les auteurs n’hésitent pas à conclure une trame narrative en début de course afin de se focaliser sur la quête de vengeance d’un quatuor d’antagonistes. On retrouve au sein de ce groupe l’essence même de cette saison : la vendetta. Loin des codes des mafiosi, les règlements se font ici sur le marché financier à coups de rachats/ventes d'entreprises et des conséquences que ces actions peuvent occasionner. Une forme différente pour un fond typique des luttes de pouvoirs.
En parallèle de ce fil rouge, nous retrouvons toujours des sous-intrigues permettant de développer la trajectoire des protagonistes en périphérie. On obtient un récit toujours aussi dense et dynamique. La psyché des personnes est ainsi développée et évolue constamment.
Grâce à la construction d'un univers se reposant sur la personnalité de ses individus, les auteurs poursuivent sereinement leur récit et nous entrainent plus profondément sur des sentiers guerriers d’un autre genre.
En somme, cette quatrième saison affirme toujours plus son identité formelle pour approfondir ses thématiques et développer cette vision du monde de la finance. Comme à chaque fin de saison, il nous tarde de découvrir la suivante.