Black Sails : A song of blood and powder
Plus sombre que les voiles du Black Pearl.
Black Sails fait un double pari risqué : la piraterie n’est pas forcément synonyme de succès, la saga Pirates des Caraïbes faisant office d’exception, et reprendre les personnages du roman mythique de Stevenson aurait de quoi énerver bon nombre de puristes, pourtant, bien que le premier épisode laisse un peu sur sa faim, la série gagne en qualité et réussi à éviter les plus dangereux écueils. Il ne faut toutefois pas se laisser avoir par le pilote qui nous présente un très bel abordage dans la pure tradition du genre, la majorité de l’action se passe sur le sable. Les pirates ne passent pas leurs temps à couler des navires et amasser un butin, ils vivent, complotent, boivent, se battent, s’amusent et vont assouvir leurs pulsions laissée de côté en mer. C’est tout l’intérêt de Black Sails, ne pas tenter de copier ses ancêtres du grand écran en jouant sur le spectaculaire et l’action, mais en préférant une approche plus réaliste, presque naturaliste, de la flibuste. Un soin particulier est apporté aux décors, aux accessoires et aux dialogues : les opérations passées sous silences au cinéma comme nettoyer la coque du bateau, calculer une trajectoire et vendre son butin (qui n’est pas toujours d’or et de bijoux), tout cela est montré avec une finesse et une précision du détail quasiment de l’ordre du documentaire. Ainsi une poursuite en mer durera plusieurs jours et un abordage s’étirera sur une bonne dizaine d’heures. Rarement l’univers de la piraterie aura été aussi crédible et vivant. L’action prend le temps qui lui faut pour démarrer, ce qui peut sembler un peu longuet, mais lorsqu’elle se lance, on sait exactement pourquoi et les enjeux derrière tout cela. On s’éloigne de l’ambiance des récits d’aventures souvent naïve pour quelque chose de plus sombre, de plus crade.