Chaude comme un Fjord
Une mini série Islandaise qui est vraiment sympa dans les 3 premiers épisodes très rigolote avec pas mal de vannes bien senties.Et après les 5 derniers s’enlisent dans un drama insupportable et cette...
le 30 mars 2023
Un petit tour en Islande, ça ne se refuse jamais. Même s'il faut se coltiner les très peu regrettées années 80 pour ce faire. Dans le cas présent, il s'agit pour les scénaristes de revenir sur un épisode peu glorieux de la politique locale, qui a spolié le peuple des richesses engendrées par son travail sur les chalutiers au profit d'entrepreneurs et de politiciens (souvent les deux à la fois...) sans vergogne qui s'en sont foutu plein les fouilles, ouvrant la voie à une déprédation désormais mondialement établie. La bonne idée, c'est d'avoir ressuscité cette histoire aux côtés de petits gagneurs qui ont su profiter de l'aubaine, et de leurs accointances avec un personnel politique forcément proche, puisque le pays compte seulement 300.000 habitants; tout le monde se connaît. Un ministre est forcément un pote d'enfance de la moitié de ses électeurs. Le scénario s'attache donc à une bande de copains bientôt quinquas, issus d'un tout petit village isolé des fjords de l'Est. Un concours de circonstances va pousser l'une d'entre eux à prendre la tête de l'usine locale de conditionnement du poisson ramené par le chalutier de son mari. La suite appartient à moitié à l'histoire et je vous laisse le découvrir pour revenir par contre sur la mauvaise impression causée par les 2 premiers épisodes, trompeuse, qui mérite qu'on la dépasse. C'est une sale manie de la plupart des séries : envoyer toute la sauce dès l'ouverture pour harponner le spectateur. En l'occurrence, avec l'exposition répétée de chairs peu appétissantes, dans des situations scabreuses qui n'ont d'intérêt que dans l'obscurité pour ceux qui les vivent. En spectatrice, j'ai trouvé le temps un peu long, d'autant que, quand deux grassouillets n'étaient pas en train de secouer leur opulence, on avait droit à des accidents bien sanglants censés mettre en évidence les dangers de la vie rude des pêcheurs. Malgré tout, quelques étincelles d'un humour pince-sans-rire, déjà apprécié dans l'excellent Woman At War, laissaient présager une évolution intéressante. Et j'ai bien fait de m'accrocher parce que les insulaires frigorifiés locaux semblent avoir une facilité pour mesurer la distance entre leurs existences modestes et des projets un peu mégalos de grandes firmes ou de gouvernements hors-sol. Et le clash est plutôt plaisant. On perd un peu de vue, dans un vaste pays comme la France, la connexion inévitable entre les élites et madame Toutlemonde. On a davantage l'impression que les têtes connues apparaissent un jour comme par enchantement, sorties d'une grotte souterraine où elles sont élevées en batterie. Les islandais, comme les chiliens, n'ont pas le loisir d'oublier que leurs dirigeants sont faits de la même étoffe qu'eux. Du coup, leur résistance à leurs mauvaises idées est plus directe; ils n'ont pas vraiment l'impression qu'un tonneau géant venu de l'espace leur déverse les plaies d’Égypte sur la tête. Ils sentent qu'ils y sont pour quelque chose dans leur destin. Leur cinéma est en ce sens assez rafraichissant. La fin de la série, plutôt pessimiste, joue habilement sur un drame personnel et une histoire de revanche, je n'en dis pas plus. Jetez donc un œil à cette étrange histoire qui préfigure la façon exemplaire dont les islandais se sont cabrés contre les méfaits de la finance en 2008...
Créée
le 6 mai 2023
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