C'est la deuxième fois que je la regarde et je m'étais promis de faire une critique à son sujet. Cette série ne semble pas spécialement connue. Elle date de 2012, époque où le Japon est plongé dans le traumatisme de Fukushima et où il était sans doute moins évident de plébisciter une nouvelle série dans la japanimation. Sur les treize premiers épisodes, la narration est exceptionnelle. Elle s'appuie sur une bande son à base de musique classique puissante et sur des renvois au théâtre de Shakespeare, notamment les pièces de la vengeance, celle tragique de Hamlet et celle à fin heureuse La Tempête qui donne son nom à la série en japonais. Plus précisément, une dialectique est installée entre les deux pièces : l'histoire de vengeance finira-t-elle en tragédie ou bien trouvera-t-elle une heureuse issue ? Parallèlement à la seconde pièce citée, nous avons un sorcier, ici une sorcière, coincé sur une île.
La première force de l'animé tient largement dans l'intrigue qui se construit autour de cette sorcière maintenue vivante, mais habilement isolée de la civilisation. Du point de vue scénaristique, c'est extrêmement profond et ça renouvelle complètement les intrigues du genre huis clos, bien que ce n'en soit pas un ici à proprement parler. Tout au long de la première partie du récit, la sorcière, un joli brin de fille, communique à distance au moyen de talismans, et c'est cette absence qui l'empêche de déployer pleinement sa magie face aux menées subversives du reste de son clan.
Cette fille légèrement vêtue est prétexte à un petit fan service, mais avec une note particulière. On a souvent des plans sur une femme sauvage et grossière qui se laisse aller, sur des pieds qui ne sont pas moches mais qui ont une note pataude, de garçonne posée là. Quand l'héroïne dort, elle se gratte nonchalamment le ventre tout en souriant, on est loin de la femme pleine d'élégance. Si le charadesign n'est pas le point fort de la série, il l'est tout de même pour deux personnages féminins, Aika d'un côté, avec ses yeux particuliers au léger strabisme sous une coupe de cheveux qui lui fait une sorte de rideau surélevé sur le front, et surtout, d'un autre côté, cette sorcière dont les émotions sont richement rendues par les expressions du visage, en particulier avec un emploi récurrent du rosissement au-dessus des pommettes, mais pas seulement : le personnage a une fraîcheur morale. Dommage que dans la seconde saison elle devienne un cliché de fille imbuvable dont les réactions n'ont pas le sens commun (épisodes 13 à 15) avant de devenir plus touchante en fille qui veut contrôler ses pulsions, mais aussi de devenir plus limitée.
L'autre point fort de la série, c'est le mystère de la relation entre Yoshino et Aika. Devant son frère, Aika se montre mauvaise avec Yoshino, mais on apprend très vite qu'en réalité Yoshino et Aika sont en couple et qu'Aika veut le cacher, fût-ce par la manifestation d'une fausse haine extrême, le cacher en tout cas à son frère dont elle craint le caractère jaloux, possessif, violent et incestueux. Ils ne sont pas frère et soeur de sang, mais seulement par alliance et ce frère a un désir exaspéré envers cette fille qui partage son quotidien. Il y a un peu d'artifice dans la série pour empêcher que le frère ne comprenne la situation, mais ce second point fort se double du mystère de la mort d'Aika. Elle a été tuée, mais par qui ?
Cette mort relie, même si c'est sous forme de mystère, les deux points forts de la série, puisqu'elle est liée à l'isolement de la sorcière sur une île et qu'une coïncidence très suspecte veut que la sorcière ait pu entrer en contact avec le frère et en échange de son aide lui promettre de résoudre le mystère de cet assassinat. Ce qui est intéressant dans ce mélange, c'est de voir que pour le frère la survie du monde est sans importance il ne souhaite que se venger personnellement en tuant le meurtrier de sa soeur. Yoshino commente à plusieurs reprises l'absurdité de la situation où ce frère placé au centre d'une action pour sauver le monde ne gouverne son action qu'en fonction d'un motif de vengeance personnel au point de manquer complètement d'humanité. Ce frère peut changer de camp, n'en avoir rien à faire de la vie de quelqu'un qui cesse d'être son allié, etc.
Une autre force de la série vient de la mise en scène d'une religion à deux arbres : un arbre des origines et un arbre de la destruction. Il est vrai qu'à ce sujet le scénario n'est pas sans défauts. L'arbre des origines tue des tonnes de gens alors qu'il est censé protéger le monde et que ses fidèles ont interdiction de tuer et de commettre le mal. Quand on voit ce qu'il se passe, on trouve les actions de cet arbre absurdes et d'une inconséquence immorale répugnante ? Qui plus est, la sorcière a été trahie par tout le reste du clan qui, on ne sait pas pourquoi, décide que la vraie raison d'être du clan ce n'est pas de protéger l'arbre des origines, le clan se serait trompé jusque-là et renierait finalement la raison de son existence et de sa création, pour soutenir que l'arbre de la destruction va limiter les dégâts de l'arbre des origines dont ils craignent qu'il refasse un monde à partir d'une table rase de l'humanité actuelle. C'est un peu bancal, mais ça passe.
En plus, on a une belle esthétique avec les papillons, les plantes dont l'oeil unique s'ouvre, etc. Et on a surtout cette maladie du fer qui a inspiré la pétrification de toute l'humanité au début de Dr. Stone.
Le plein potentiel de la série se déploie quand nous apprenons que l'héroïne est censée être morte. Spectacle digne de Hamlet, son squelette est plusieurs fois exhibé. La fin de la première saison connaît un fort ralentissement avec un long débat entre les personnages pour déterminer à qui s'allier, pour éprouver si la sorcière n'a plus aucun espoir ou non et pour vérifier s'il n'existe pas un moyen de l'évoquer. Je ne vais pas détailler ici les points du débat, mais le rebondissement capital vient du fait qu'on apprenne que la sorcière parle avec nos héros, mais en étant deux ans en arrière dans le passé, ce qui justifie l'idée qu'elle puisse être morte. L'isolement géographique a été doublé d'un isolement temporel, mais la communication téléphonique annule les distances tant spatiales que temporelles. Une feinte précédant la révélation de l'écart temporel est glissée quand nos deux héros dans un bus échangent et évoquent avec la sorcière des échanges en temps réel. Un truc ingénieux en passant, c'est que la sorcière ne retrouve pas l'offrande du clan censée pouvoir la ramener dans le présent et c'est un autre événement inattendu qui la sauve. Mais, bref, elle revient dans le présent et c'est spectaculaire. Makoto Shinkai s'en est inspiré pour son film Your Name où il reprend, mais cette fois fort maladroitement, le principe du décalage temporel qui prend les héros de court. Ici, au moins, c'est bien foutu et prenant, bien foutu à quelques réserves près toutefois.
Il y a bien un petit solipsisme, car le squelette de la sorcière existe concurremment à elle, et en fait il y a un discours pseudo logique qui fait passer la pilule en nous précisant que le futur n'a pas été altéré, sauf qu'il n'en reste pas moins qu'on a un squelette sur la plage qui apparaît du coup à un moment donné du temps et qui sert circulairement à faire revenir l'héroïne. Dans Full Metal Alchemist, il est question d'échange équivalent entre deux mondes. Ici, sur le coup de la transmutation des corps, on pourrait croire que l'équivalence y est aussi. La fille a été abandonnée sur une île et elle revient deux ans plus tard. Au moment où elle disparaît, le squelette du futur apparaît sur la plage et donc il est normal que les autres aient retrouvé le squelette de la fille, l'ait crue morte et se soit demandé comment il se faisait qu'il n'en restait que les os. Mais le problème logique, c'est qu'alors que tout le monde n'a qu'un squelette, l'héroïne en a toujours eu deux et surtout ces deux ans offrent une boucle indestructible qui n'a jamais eu de commencement, puisqu'en quelque point qu'on se place et qu'on reprenne l'histoire on va sans arrêt repasser par les deux voyages temporels. L'essentiel de la vie serait sur un axe du temps linéaire du passé au futur, mais les deux voyages temporels (sans encore aller au-delà de l'épisode 13, puisqu'il y en aura deux autres) forment une boucle sans commencement ni fin ou on a une seule sorcière, mais avec un deuxième squelette, et cette existence n'a aucune temporalité sur l'axe linéaire. C'est pareil dans Terminator et dans Steins;Gate, et c'est ça que j'appelle un solispsime temporel.
Mais ce solipsisme dans The Civilization Blaster ou Zetsuen no Tempest est plus discret que dans Terminator où il aurait dû être évité (le héros de la résistance ne doit pas être le fils du gars qu'il a envoyé dans le passé sauver sa mère) ou plus discret aussi que dans le très surestimé Steins ; Gate où on comprend tout dès le premier épisode tellement c'est mal foutu.
Malheureusement, après treize épisodes superbes (le treizième qui est en partie un résumé de ce qui a précédé à travers le point de vue d'un personnage est lui aussi réussi), on a une chute soudaine de la qualité. Il y a une perte de contrôle totale sur le scénario. Bien sûr, on ne sait toujours pas qui a tué Aika, ce qui justifie une suite, et en plus nous sommes dans une situation bâtarde de conflit latent entre l'arbre des origines et l'arbre de la destruction. Cependant, le sorcier de la destruction qui nous est introduit est intégralement méprisable. La série part en sucette avec une atmosphère de gags clichés, avec des personnages qui deviennent de stupides marionnettes de dessins animés bas de gamme. La sorcière est gâchée et Evangeline qui par miracle tenait la route s'effondre complètement. Puis, le frère prête son oreille à celui qui a toujours été leur ennemi au point d'accepter des propositions pour tuer son meilleur ami. Cela n'a aucun sens, puisque cet ennemi, Samon, n'a rien fait pour devenir écoutable, puisque Yoshino n'a toujours pas révélé qu'il était le petit ami d'Aika et puisque la situation ne permet absolument pas de mettre ainsi sur la table un tel projet d'assassinat. Tout sonne faux dans le groupe des gens qui s'allient entre eux autour de Samon, ce dernier étant jusqu'à plus ample informé le principal responsable de la catastrophe qui vient de tuer un tiers de l'humanité.
Evangeline et l'ex cher d'armée n'ont rien à faire avec Samon, ça n'a aucun sens, et Mahiro qui cherche à venger sa soeur n'a aucune raison d'écouter patiemment un discours l'invitant à assassiner son meilleur ami, puisqu'il ne le soupçonne de rien du tout vis-à-vis de sa soeur. Il comprend juste que Yoshino a caché le nom du copain de sa soeur, mais il espère l'apprendre.
En plus, Samon continue de se tromper. Comme il a cru que pour l'humanité c'est l'arbre de la destruction qu'il faut, le voilà qui soutient pendant un épisode que le sorcier de la destruction doit être Yoshino et il n'a pas de gêne pour en parler et chercher à convaincre les proches de Yoshino. Puis, fin de l'épisode, tout le monde apprend qu'il s'est trompé puisque le sorcier de la destruction vient d'être identifié. On n'a droit à aucun repentir de Samon, mais pire encore personne ne le désavoue.
En fait, de manière forcée, le scénario veut nous faire croire que tout le monde trouve Yoshino trop rusé et trop proche de la sorcière et contre les évidences tout le monde se mettrait à croire qu'il est le vrai sorcier de la destruction, à tel point qu'ils ont un gars avec de la magie inédite en face d'eux et qu'ils nient qu'il soit le sorcier de la destruction, sous prétexte qu'il n'est pas capable de tuer. Mais pourquoi soupçonner Yoshino ? Le scénario est complètement artificiel à ce sujet, mais c'est pour introduire l'intrigue amoureuse qui vient de muter. La sorcière est amoureuse de Yoshino sauf qu'elle reste sans savoir qui est sa copine, tandis que Mahiro apprendra la vérité quand, sans raison, il aura été travaillé au corps pour considérer son meilleur ami comme un diabolique traître sorcier de la destruction. L'histoire arrive à être intéressante, mais elle est sacrément mal amenée.
Et puis il y a le côté gaga des combats. La sorcière et le sorcier s'affrontent sur un stade de football, et c'est franchement pas agréable à cause en partie de la psychologie des deux combattants, mais le sorcier de la destruction vous l'aurez encore en super héros gaga à peine digne d'intéresser les enfants de six ans. Quel gâchis pour une série si impressionnante dans sa première moitié !
Comme on pouvait s'y attendre, Aika était la sorcière de la destruction jusqu'à sa mort, ce qui explique sa philosophie leibnizienne auprès de Yoshino : même s'il y a des drames, tout serait organisé en vue de la meilleure fin qu'il était possible d'avoir. Mais, en réalité, elle endosse très mal le rôle lors de sa confrontation avec la sorcière des Origines retournée dans le passé. Elle fait de l'humour vaseux sur son désir de suicide et tient des propos incohérents selon lesquels elle se contreficherait de l'avenir du monde, mais pas de celui de Mahiro et de Yoshino, ce qui n'a aucun sens vu ses actes, vu ce qui est engagé et vu ce qu'elle sait désormais du futur. Puis, ce délire selon lequel l'arbre des origines est mauvais et doit être arrêté par l'arbre de la destruction, ça ne sort de nulle part et ça rend le tout complètement incohérent, les auteurs pour une fois éviteront de faire gamberger les personnages sur le sujet, alors que jusque-là on avait droit aux hypothèses fantaisistes sur l'origine extraterrestre de l'arbre par Evengeline, à l'idée que Yoshino pouvait tuer lui-même Aika, à bien d'autres subtilités encore, la série ne se privant pas de nous montrer les réflexions inutiles au scénario qu'ont les personnages au sujet des événements mystérieux.
En fait, il y a un truc qui est à la fois un choix et une anomalie qui me fait vraiment tiquer sur la fin. La princesse Kusirabe va dans le passé pour découvrir le meurtrier d'Aika et juste un peu avant comme elle pense que l'arbre des origines est responsable de cette mort elle commence à combattre l'arbre des origines pour éprouver s'il la protège et suit sa volonté ou s'il se sert d'elle comme d'un outil. Mais, dans le passé, rien ne se passe comme prévu. Les deux femmes tombent nez à nez et Aika déclare sans s'en cacher qu'elle est la sorcière de la destruction. Apprenant qu'elle va mourir le soir même, elle accepte son sort, ce qui crée un nouveau solipsisme sur le voyage temporel, puisqu'elle se suicide parce que l'autre est venue lui dire du futur qu'elle allait mourir le soir même. C'est le principe d'erreur du film Terminator qui peut s'appliquer à quantité d'animés japonais sur le voyage dans le temps. L'action du passé vient en réalité d'un élément du futur ayant voyagé dans le temps, mais l'action initiale du passé, je veux dire que même l'action du passé avant tout retour dans le futur est déterminée par le futur. Dans Terminator, quand le robot et le héros sont envoyés dans le temps, c'est toujours déjà parce qu'un sauveur est né du héros et de sa survie face au terminator, c'est une boucle illogique sans fin qu'il aurait fallu éviter, mais ce fut la fausse solution à laquelle les auteurs crurent pouvoir se rattacher pour soutenir que le passé ne peut être changé et qu'il ne peut y avoir de mondes parallèles non plus. Ici, il y a deux squelettes de la princesse, et on vous a fait croire (moi pas car je suis plus attentif) que la boucle était cohérente, puisque dans le transfert la princesse ne meurt pas, mais en réalité d'où vient qu'elle ait deux squelettes. Il y a bien un vice logique dans l'explication. Dans Steins;Gate, le cas est plus compliqué, il y a une boucle avec la réalité de la navette, mais un jeu d'ambiguïté entre croyance en la réalité d'un meurtre et maquillage d'une scène sanglante d'assassinat, ce qui fait que Steins;Gate laisse la possibilité de croire à un solipsisme à la Terminator, illogisme absolu selon lequel dès le début ce n'était pas un vrai meurtre, et l'autre possibilité de croire qu'il y a un monde parallèle malgré tout, mais que le personnage principal a réussi par une mascarade d'impressions sur un témoin voyageur temporel, lui-même dans son propre passé, à conserver la cohérence qui le fait coïncider avec son état de départ. Or, ici, on a un nouveau voyage temporel où, au lieu d'essayer une cohérence minimale en considérant qu'Aika ne va pas se suicider mais être tuée par l'arbre comme une sacrifiée, on a un truc absurde où c'est la princesse des origines qui apprend à la sorcière de la destruction que le temps est venu de se suicider, et donc cela implique que dès le premier épisode elle s'était suicidée à cause de ce voyage temporel, on est encore une fois en plein solipsisme du voyage temporel. En plus, allez trouver logique qu'Aika déduise de l'information de la princesse des origines, son ennemie qui plus est, qu'elle doive se suicider. Une piste est ouverte, celle d'un suicide à l'intention des Yoshino et Mahiro du futur sur lesquels elle vient d'en apprendre un peu plus, mais même dans ce cas les problèmes logiques demeurent insurmontables. Et comme si cela ne suffisait pas, on a l'autre truc qui me fait vraiment tiquer, c'est que sorcière de la destruction on ne sait pas à qui elle est liée, mais elle a des informations précises et soutient, contre-intuitivement, que l'arbre de la destruction est du côté du bien et que l'arbre des origines va détruire le monde. Pour ce dernier point, il est vrai que, quelques mois après, les premières destructions ont de quoi mettre la puce à l'oreille, mais en toute bonne logique les deux arbres sont dangereux et le danger est-il systématique ou s'agit-il de doser la part des deux arbres ? Nos personnages ne se posent jamais toutes les questions, on nous force la main sur une grille de raisonnements plutôt étroite. Et, là, il y a plein d'incohérences. D'abord, Aika est seule, tandis que la princesse est issue d'un clan. Or, on nous la fait à l'envers. Aika est renseignée et sûre, la princesse elle se tromperait depuis le début. Autre anomalie, malgré ce retournement des opinions, il n'en reste pas moins qu'à la fin de la première saison, Samon a accéléré les éclosions des arbres et précipiter la mort d'un tiers de l'humanité, sans compter que comme le dit Evangeline il a été indifférent aux innombrables morts des dégâts collatéraux auparavant. Par ailleurs, on peut se demander pourquoi la princesse a été la seule à demeurer fidèle à l'esprit des origines alors que tout son clan était contre elle : d'où venait ses informations, qui l'avait éduquée ? Mais les anomalies ne s'arrêtent pas là. Le clan existe et des humains sont supports de la magie de l'arbre des origines, et voilà que ces humains travaillent contre celui qui leur confère tous ces pouvoirs et voilà que ces gens magiciens trouvent ça logique. Et, cerise sur le gâteau, si Aika, du côté de la destruction, s'est tuée elle-même, soit sa mort est causée par elle-même, soit par la volonté de l'arbre de la destruction, dès lors il est un peu court que la princesse boive comme du petit lait les paroles d'Aika qui prétendent que c'est l'arbre des origines qui va détruire le monde puisque la princesse se révoltait contre son propre culte croyant qu'il avait tué quelqu'un et qu'elle apprend désormais que non. Son culte est lavé, l'arbre des origines innocenté, et c'est là que, par un autre argument invérifiable auquel elle décide d'adhérer, elle choisit de tuer l'arbre des origines. Et tout cela se fait en unifiant un bon nombre de personnes qui n'en ont rien à faire de cette théorie et surtout des personnes qui ne devraient jamais s'associer à Samon, en particulier Evangeline et son supérieur Hayakawa, vu ce qu'il s'est passé dans la première saison. On nous rebat les oreilles alors avec du Samon qui voudrait sauver l'humanité, et on a un truc invraisemblable c'est que l'humanité comprend l'inverse et décide de protéger l'arbre contre les magiciens du culte de cet arbre, magiciens qui tiennent leur magie de cet arbre. L'illogisme atteint des sommets à la fin de la série. Cela gâche le plaisir de l'avant-dernier épisode de combat en mer qui a pourtant le mérite d'une certaine élaboration stratégique amusante.
Quant au dernier épisode, l'arrivée de l'épée de la destruction, la thèse de la lumière, tout cela venant consacrer l'union sur le terrain de la princesse des origines et du sorcier de la destruction, ça n'a ni queue ni tête. C'est idiot au possible et c'est confondre le monde, les deux arbres et deux clampins qui parce qu'ils sont bons et parce que le scénariste l'a dit ainsi s'associent malgré des cultes opposés. On n'apprend rien, il n'y a aucune leçon, aucune philosophie, c'est du n'importe quoi malheureusement.