Blood, c’est un peu comme si quelqu’un s’était dit : "Et si on prenait un hôpital, on y mettait des vampires, et on voyait ce que ça donne ?" En théorie, le mélange entre médecine et créatures de la nuit pourrait donner quelque chose d’électrisant. Mais dans la pratique, Blood a un peu l’air d’un cocktail où on aurait oublié un ingrédient essentiel : la tension.
L’histoire suit Park Ji-sang, un chirurgien talentueux... et vampire. Oui, parce que pourquoi pas ? Le type jongle entre des greffes d’organes et des cravings de sang humain comme s’il passait d’une opération à une pause-café. Et pourtant, on n’est jamais vraiment captivé par sa double vie. Son dilemme moral – sauver des vies tout en ayant soif de leur sang – aurait pu être l’épine dorsale de la série. Mais au lieu d’exploiter ce potentiel à fond, Blood reste trop souvent à la surface, et la tension dramatique se dissout aussi vite que l’anesthésie.
Les scènes à l’hôpital sont... disons-le franchement, un peu trop propres pour un drama qui implique des vampires. Tu t’attends à du sang, des dilemmes éthiques tranchants, peut-être même un peu de gore bien senti. Mais non, tout est aseptisé, presque trop lisse. On a plus l’impression de regarder un drama médical standard avec des personnages un peu pâles qu’un véritable combat entre vie et mort où le héros est constamment tiraillé entre ses instincts et son serment d'Hippocrate.
Côté personnages, Park Ji-sang, interprété par Ahn Jae-hyun, est un vampire un peu trop... humain ? Il manque de ce charisme sombre qu’on attend d’un héros vampirique. Il est stoïque, parfois à la limite de l'ennui, et son conflit intérieur n’est pas assez intense pour vraiment nous faire vibrer. Du côté féminin, Yoo Ri-ta (jouée par Ku Hye-sun) est censée être la forte tête de l’hôpital, mais elle passe souvent pour une caricature d’héroïne de K-drama : brillante mais un brin agaçante, forte mais coincée dans des stéréotypes romantiques qui ne la servent pas.
Là où Blood aurait pu jouer avec la mythologie des vampires, la série semble parfois hésiter à plonger pleinement dans le fantastique. Les moments où on se rappelle que Ji-sang est un vampire sont rares et pas assez marquants. On attend des transformations épiques, des scènes de chasse, des dilemmes où il doit choisir entre sauver une vie ou céder à ses instincts… mais on obtient surtout des regards perdus et des dialogues qui tournent en rond.
Visuellement, Blood a un certain style. L’hôpital est immaculé, les scènes sont bien filmées, et les décors sont suffisamment modernes pour donner une ambiance high-tech. Mais ce vernis visuel ne suffit pas à compenser un manque de profondeur dans l’intrigue. L’action est souvent lente, et quand elle arrive, elle ne laisse pas le genre de marque indélébile qu’on espère d’un show vampirique.
L’intrigue elle-même, avec ses complots à l’hôpital et ses méchants scientifiques un peu trop classiques, peine à vraiment captiver. On se retrouve à attendre des rebondissements qui tardent à venir, et les moments supposés dramatiques manquent souvent d’impact. La série semble trop timide pour vraiment plonger dans l’horreur ou l’action, et le résultat est un drama qui vacille constamment entre plusieurs genres sans vraiment en maîtriser aucun.
En résumé, Blood est un drama qui avait un concept intrigant mais qui manque cruellement de mordant. Entre des personnages trop fades, une intrigue qui tourne en rond et une gestion des vampires presque anecdotique, la série ne parvient pas à maintenir l’attention. Si tu cherches un drama médical avec un twist surnaturel, tu pourrais y trouver quelques moments intéressants. Mais si tu espérais une véritable immersion dans un monde où les vampires et la médecine se croisent de manière palpitante, tu risques de finir en manque… de sang, et surtout, de suspense.