Give me a HELL, Give me a YEAH!
La chaîne Spike TV n'est pas forcément connue pour ses séries originales mais plus pour ses reality show purement américains. Donc quand ils sortent la série Blue Mountain State, on ne peut qu'être intrigué par une telle entreprise. Une série sur une équipe de football américaine étudiante, mais avec de l'humour gras? Je suis partant.
Blue Mountain State affiche la couleur dès le départ : ce n'est pas le football américain qui intéresse les showrunners mais plutôt le fait d'être des stars intouchables dans une université totalement dévouée à son équipe. Et à partir de ce postulat assez intéressant, les scénaristes brodent des épisodes réjouissants, toujours débiles et surtout absolument pas politiquement correcte. On y parle de drogue, de dopage, d'alcool, de filles faciles, de bizutage et d'autres joyeusetés tout en écoutant du gros rock (avec ce générique absolument génial) ou du gros hip-hop qui tache qu'on peut retrouver dans n'importe quel ersatz dégénéré d'American Pie. Pendant 3 saisons, les scénaristes n'auront de cesse de plonger notre excellent héros (Darin Brooks est parfait) dans des situations improbables. Le point fort? Celui-ci n'est absolument pas contre se bourrer la gueule et même, il apprécie ça. Dans la première saison, le contrepoids est assuré par le très bon Sam Jones III et sa storyline avec sa copine qui ne veut pas le voir profiter de cette vie-là. Après quelques problèmes judiciaires, Sam Jones III est remplacé par l'hédoniste Radon Randell, joué par l'immense Page Kennedy, qui se rapproche bien plus du personnage représentatif de la série : Thad Castle (qui va sans doute pousser Kevin Richtson dans les hautes sphères). Là, la série ne se refuse plus rien et touche le summum de son existence (3 saisons). De plus, la série possède toute une galerie de personnages passionnants, comme ceux joués par James Cade, Ed Marinaro et Frankie Shaw. Bien sûr, tout n'est pas parfait et la dernière saison est clairement en deçà mais rien n'y fait, la simple pensée aux meilleurs épisodes de la série (celui de la fausse pisse ou du vagin portable) efface presque toute la première partie de cette ultime saison.
Si Blue Mountain State n'est pas parfait, il en reste un show particulièrement drôle, unique et franchement bien plus compétent qu'il n'en a l'air (à en voir les jolis retournements de situation). Il semble évident qu'on reverra les acteurs dans d'autres projets, mais pourront-ils jamais retrouver une telle liberté de parole?