Un truc est sûr : en tant que nouveau parent, il y a un moment où on va fatalement se retrouver à regarder des programmes pour enfant. On a donc pris le taureaux par les cornes en se matant des épisodes de la série Bluey, à un âge où notre enfant ne peut pas encore regarder de dessin animés, juste histoire de tester ce que c'est.
Et purée, mais c'est vachement bien. La série ne paye pas de mine avec ses chiens anthropomorphe (et nudistes) qui vivent tous en Australie, mais l'idée de base est vraiment chouette. Elle est venue du créateur Joe Brumm, qui voulait montrer reproduire l'expérience qu'il avait eu avec ses deux filles lorsqu'ils inventaient des jeux ensemble.
Il faut savoir que Bluey est avant tout basé sur le jeu. On voit Bluey, 6 ans, en train de jouer avec sa famille (papa, maman et sa petite soeur) ou avec ses camarades de classes. Ça va des jeux connus comme "faire exprès d'être dans l'ombre et ne pas toucher les surfaces ensoleillés" à pas mal de jeux basés sur le "on aura qu'à dire qu'on est des gérants d'hotel." Et du coup, ça donne grave envie de reproduire la même chose avec ton gosse.
Contrairement à d'autres séries qui nous feraient croire à quelque chose de figuré où l'on passerait par quelque chose qui se passerait dans l'imaginaire des enfants, les personnages restent toujours observés de l'extérieur, y compris pour des épisodes qui consistent à faire semblant que le corps de papa et maman est une montagne. Après il y a des épisodes où les parents s'investissent BEAUCOUP dans le jeu (je pense à l'épisode avec les fées ou celui où ils font croire qu'ils se transforment en animaux, quitte à agresse le voisin.)
Le père, (s'appelant "Bandit" sans doute parce que les taches sur ses yeux forment une sorte de bandeau à la Rapetout) est vraiment le genre de daron que j'aimerais être plus tard : joueur, blagueur avec ses filles, attentif à ne pas les traumatiser ou sachant s'adresser avec elles. Car la série met aussi en scène ces petits moments où les enfants se font du mal entre eux, soit parce qu'elles n'ont pas apprécié certains trucs, soit parce qu'elles refusent la requête de l'autre et montre aux parents comment désamorcer ce genre de drame. (Il y a tout un épisode où les enfants se brieffent pour savoir qui fait quoi dans leur jeu... et ça ne dure que trente secondes.) Bon, le peu de la saison 2 que j'ai vu égratigne un peu son côté trop parfait pour lui faire commettre des erreurs de jugement ou adopter un mauvais rôle (qui sera relevé ensuite.)
Bon, la série ne montre quand même des enfants très parfait (l'imagination de Bluey et Bingo pour des enfants de 6 et 4 ans est balaise) et leur maison est immense (la chambre des filles doit faire la taille de mon appartement) du coup, je suppose qu'il est plus facile pour eux d'improviser des jeux que dans un appartement de 50m², mais ça donne quand même grave envie de faire la même chose qu'eux.
En bonus, la série s'amuse avec le fait de se passer dans un univers de chien sans tomber dans les jeux de mots faciles, mais en montrant des personnages qui correspondent un peu tous à différentes races de chiens et par quelques détails : ils ont des noms de chiens (correspondant à leur caractère ou leur physique) ça ne les gène pas d'être mouillés (vu qu'ils n'ont pas de vêtements) et les bébés se comportent comme des chiots (ils aboient, grognent et mordillent.)
On a pour l'instant vu que la saison 1, qui se regarde très bien avec ses petits épisodes de six à neuf minutes. La qualité est constante sur toute la série et certains épisodes sont même pour moi de petits chef d'oeuvre en eux-même (celui où Bluey part en camping et devient pote avec un petit garçon québecois par exemple. Il y en a aussi un sur la mort d'un oiseau tombé du nid et sur Bluey qui tente de s'en détraumatiser en rejouant la scène.) La B.O. est chouette et se compose souvent de reprise de morceaux classiques.
La série est ultra-accessible, vu qu'elle est disponible sur le replay de France.tv, sur YouTube et sur Disney+. C'est par ce biais qu'on l'a regardé vu qu'il était affiché facilement dans le catalogue. Il faut dire que la série à turbo cartonné en Australie et marche bien dans les différents pays où elle est diffusée.
La saison 2 compte quelques épisodes incroyable (celui où Bingo rêve est incroyable) avec à la fin de certains épisodes, le tout petit élément qui va toucher droit au coeur mais sans en faire trop. Quant à la fin de la série, elle est hyper chouette.
A vrai dire, on a été pris dans la spirale des derniers épisodes sans trop le savoir et on est entré dans l'avant dernier épisode sans savoir que cela allait faire 30 minutes. Mais celui-ci est une petite pépite qui met à la fois en valeur ses personnages, tout en faisant des clins d'oeils à plusieurs événements arrivés dans la série. Et évidemment la toute fin du dernier épisode file les poils. C'est très bien sans en faire trop pour autant.
Ha, et ceci est ma 1400e critique !!