(Rétrospective après visionnage des 4 premières saisons)
Je dois l'avouer, j'ai commencé cette fameuse série Netflix avec beaucoup d’à priori et de crainte de voir encore et encore une série qui me fait rire mais qui ne va pas plus loin.
Au début on rigole bien, on apprécie cette impertinence de la série à créer des moments loufoques, absurde, à mettre ses personnages dans des situations embarrassantes le tout agrémenter de dialogues scabreux et intelligent.
Cette absurdité constante elle parle, elle nous fait rire, elle permet de nous attacher à ces animaux/humains.
Puis petit à petit au fil des saisons ce rire devient de plus en plus âcre, sinistre et Waksberg prend un malin plaisir à ramener ces personnages à leurs névroses, à les faire tourner sur eux-mêmes.
Il faut le voir ce personnage de Bojack dans sa quête existentielle :jamais content, égocentrique, alcoolique drogué, charmeur il cherche à avancer mais ne fait rien pour.
Au fil des saisons, il essaye de changer, de prendre du recul, bref de trouver un moyen d'avancer et on l'accompagne, on espère pour lui qu'il va y arriver, qu'il va enfin pouvoir réussir... Mais non tout foire à chaque fois et on en ressort toujours avec ce sentiment amer de compassion et d'énervement face à ce personnage qui n'y arrive pas mais qui essaye avec son sale caractère.
Car l'une des forces majeures de cette série c'est son don pour ouvrir sa palette d'émotions, pour la faire évoluer au fur et à mesure, afin de nous faire ressentir ce que les personnages traversent: la frustration, le manque, la joie d'un instant avec un(e) ami(e), les difficultés à se faire pardonner, à avancer, bref tant de situations qui font la vie et qui font qu'on s'attache à se satané cheval qui n'est bon à rien. Désespéré et désespérant Bojack est un homme perdu tentant d'avancer mais qui n'y arrive pas tant son passé glorieux le hante et lui manque. Mais on le voit bien qu'au fond il a un grand cœur.
D'autant plus qu'il est entouré d'une pléthore de personnages aussi loufoques les uns que les autres et qui essayent tous pour la plupart de faire qu'une seule chose également : Avancer.
Todd, Mr Peanutbutter, Diane, Princess Caroyln, tous sont attachants et tous sont comme des stéréotypes de la vie moderne, qui par leur aspect excessif nous font comprendre d'autant plus l'incongruité de notre société et par conséquent de nos vies.
À la fois moderne, cynique, nostalgique, BoJack Horseman est une série qui parle de son temps, de la vie moderne (ici Américaine en l’occurrence mais difficile de ne pas voir des échos à la vie occidentale en général) , de ses problèmes de communications,des problèmes liés au réseaux sociaux etc...tout en traitant le tout intelligemment avec un doux mélange d'amertumes.
Si parfois quelques longueurs se font ressentir, la série ne tombe jamais dans la lourdeur, et arrive toujours à nous accrocher par des concepts inédits et des idées nouvelles autant visuelles ( nombreux sont les détails et clins d’œil) que narratifs.
Notons aussi le grand travail sur les dialogues fonctionnant le plus souvent sur leurs longueurs et leur contenu absurde ( Il n'y a qu'à regarder le titre de l’émission de télévision de Mr Peanutbutter)le tout scandé rapidement comme si tout était normal, logique dans la longue lignée des Screwball Comedy hollywoodienne.
Petit à petit la série de Waksberg c'est montré beaucoup plus subtil et intelligente que ce qu'elle nous a montrés durant ces 2 premières saisons. Au départ basique, elle a su se renouveler et développer ces thématiques pour notre plus grand bien.
Si au début j'étais réticent face à la série ,c'est que mon erreur je crois a été de la comparer avec d'autres séries animées. Je ne pense pas qu'il faille prendre Bojack Horseman seulement comme une série à but humoristique. C'est bien plus que ça. C'est avant tout le drame existentiel d'une star d'Hollywoo(d).
Vivement la suite pour voir ou notre star dépravée va galoper!