Dès les premiers épisodes, j'étais aspiré dans ce merveilleusement terrible univers que sont les années 20 sur la côte Est des USA. Et cinq saisons après, je ne qu'être heureux et comblé du voyage. Cette critique ne comportera pas ou peu de spoilers, en espérant vous donner envie de vous lancer dans ma nouvelle série HBO favorite, après les chef d’œuvres que sont Les Sopranos, The Wire, Six Feet Under & Oz.
Ce qui captive dans Boardwalk Empire ce sont ses interactions, cette toile de fils d'intrigues qui se déchirent, s'entrecroisent. Le show est porté tout d'abord par un Steve Buscemi brillant dans le rôle de Nucky, qui décide de se lancer dans le trafic illégal d'alcool au début de la série. Un acteur à la hauteur d'un personnage qu'on suivra à travers une sorte d'épopée épique dans les années de la prohibition. Un de mes nombreux coup de cœur-personnages revient (entre autres, la liste est longue) à Stephen Graham dans le rôle d'Al Capone : quel homme, quelle légende, quel acteur.
Les dialogues sont au poil, toujours inventifs, ingénieux et intéressants. Ce show passionne et m'a surtout impressionné par le rythme de chaque épisode : les story-lines sont coupées parfaitement, on s'ennuie PAS et ça fait un drôle d'effet pour une série qui paraît, aux premiers abords, assez longue et pleine de détails d'époque super chiant. Ben nope. Nope. C'est actif, c'est mafieux, c'est bourré d'action et d'interaction dont il n'est possible de se détacher. Certes il y a un paquet d'information par épisode, mais justement, c'est magnifique, c'est crédible et surtout on admire cet univers si "fidèlement" (bon j'suis pas historien mais ils se sont appliqués) reproduit, on y plonge pour n'en revenir que 56 épisodes après. Il n'y a eu que très peu d'épisodes où mon regard s'est posé ailleurs que sur mon écran.
Tous ces conflits de pouvoir et d'argent sont souvent coupés avec une multitude de sujets (la place des femmes à l'époque, des afro-américains, le progrès technique, la famille...) extrêmement bien traités. Et d'ailleurs, attendre moins de ça d'une équipe aussi talentueuse au scénar aurait été une insulte. Sans oublier la réal, l'utilisation des sfx est au poil, les costumes, les décors participent glorieusement à l'immersion. Aucun des éléments ne m'a paru cheap, et pour reproduire une époque pareille, j'appelle ça un petit miracle. Atlantic City sent le talent dans toutes ses ruelles et ses beaux hôtels.
Avec toute ses qualités j'en oublie presque de mentionner la fin : le show a su s'arrêter là où il le fallait, sans chercher à trop prolonger certaines story-lines. Une belle conclusion, satisfaisante et réussie.
Croyez-moi, suivre les gangsters d'Atlantic City et de ses environs, c'est trop énorme.