Bojack Horseman. Une amie artiste et très "dans son monde" m'a conseillé cette série, j'ai directement pensé que ce serait quelque chose de très abstrait, ou très beau. Quelle a été ma surprise quand j'ai vu apparaitre les dessins très simples,les couleurs vives et l'humour plus ou moins simple présent toutes les minutes, un peu comme dans les Simpson. Le générique aussi, très cloudy m'a eu l'air très clean et je n'y ai accordé que très peu d'importance. Tout cela c'était les premières minutes, puis j'ai accroché très vite aux personnages, mais surtout à Bojack, Bojack le mal-aimé condamné à ressasser son passé glorieux et son enfance difficile tout en essayant de l'oublier avec une énorme quantité de drogues
Au fur et à mesure de la série on s'identifie un peu plus à Bojack, on reconnait es intimes faiblesses, et on ne peut s'empêcher de s'attacher à lui, mais pas que. Les personnages secondaires prennent une place très importante dans la série et chacun est développé avec une profondeur très surprenante. Mr PeanutButter, Diane, Princess Carolyn, et Todd en sont les principaux exemples. Certains épisodes ne sont consacrés qu'a leur histoire ou sentiments, des scènes parfois n'apportent rien à la trame scénaristique mais c'est précisément cela qui les rends réalistes et inégalables pour rajouter une grande profondeur. Profondeur qui est entretenue par l'aspect très étrange des personnages et des ambiances, même dans un monde remplis d'animaux et de gens qui sont complétement stupides ou burlesques, des situations arrivent à être rendues gênantes, très drôles ou très touchantes.
Tous ceux qui ont vu cette série se rappellent de quelques moments qui les ont profondément touchés, celle ou Diane parle d'illusions d'optique, ou Todd s'en va, ou lorsqu'on en apprends plus sur la mère de Bojack avec son retour dans son ancienne maison.
Cette profondeur est aussi entretenue par une vraie maitrise de l'animation (changement de plans et enchainements délicieux des décors quand c'est opportun), des doublages, et du timing. Toute bonne série saît comment et quand arrêter convenablement ses épisodes, mais Bojack Horseman va encore plus loin, la musique de générique y joue beaucoup, cet air "Back in the 90's" illustre parfaitement l'ambiance/mood de la série, et que l'épisode se finisse sur une blague, une découverte grave, ou un moment ou une parole douce/touchante qui vous font monter les larmes au yeux, c'est adapté et pertinent.
Que dire de plus sur cette délicieuse oeuvre pensée par Raphael Bob-Waksberg ?
Elle saura vous ouvrir la carapace que vous créez et entretenez avec tant d'acharnement, si vous osez vraiment vous y plonger. Elle saura vous faire rire, pleurer et réfléchir comme peu d'autres du même genre.
Elle saura vous faire ré-envisager votre rapport à vos propres sentiments, et vous incitera peut-être à créer un autre Disneyland, aller dans des cités sous-marines, ou encore vous perdre totalement dans des kilos de drogues et des litres d'alcool, mais elle vous poussera surtout à vous affirmer en tant que vous, avec toute votre médiocrité, et toutes vos beautés émerveillantes.
J'écris ceci par besoin encore plus que par envie, en espérant vous avoir donné envie de la regarder, et surtout de venir en discuter par la suite.
Passez une excellente journée !