Les tribulations d'un cabinet d'avocats de Boston, prêt à enfiler la robe (et/ou, à la retirer) en toute situation, en toute cause et à tout moment...
C'est une série à la fois loufoque et sérieuse (quand elle le veut), qui a eu le chic de coller aux actualités outre-Atlantique de l'époque (les répercussions de l'après 11 septembre: ex. Guantanamo ; la campagne électorale de 2008 ; les questions et le traitement de la peine de mort au niveau fédéral et de la Cour Suprême ; la maladie de "la vache folle", ...).
Elle y ajoute, fort heureusement et en majorité, des cas beaucoup moins graves et plus ordinaires, qui permettent de mettre en valeur le côté déjanté de la série et celui de ses personnages.
Le Roster principal de la série est constitué par les Maîtres Alan Shore (le défendeur des causes a priori sans espoir de "doute raisonnable"), Denny Crane (la légende vivante déclinante -et libidineuse- n'ayant jamais encore perdu une affaire), Paul Lewiston (la morale bien-pensante du cabinet), Shirley Schmidt (le pendant féminin dans l'excellence de Denny Crane, mais sans la plupart de ses vices), Denise Bauer (l'avocate sérieuse aux flirts improbables), Brad Chase (l'avocat au physique de gendre idéal) et Jerry Espenson (le redoutable avocat autiste "pipe-olaire").
Alan, Denny et Shirley étant quand même les personnages phares et noyaux durs de la série.
Chacun des personnages a son propre type de folie, certains ont le luxe d'en posséder plusieurs et de connaître de vraiment sérieux pètes au casque!! (Seule la divine, et tout à la fois aride et glaciale Shirley ressort à peu près indemne de ce constat. Logique, car elle est "Schmidt!!" ).
En dépassant le côté comique absurde et irréaliste de quelques situations, ainsi que le caractère irrévérencieux du propos, on s'aperçoit (avec un peu de recul) que la série a su donner une certaine sensibilité à ses personnages. En parallèle du gag et de la farce, quelques affaires réveilleront et révéleront certaines blessures secrètes, inattendues et parfois tues d'un ou plusieurs avocats. Dans ces moments-là, la série sait se poser et adopter un ton plus mature et touchant qui tranche radicalement avec les extravagances ordinaires.
La série a peut-être souffert du syndrome de la saison de trop. Déjà palpables au cours de la 4ème saison, l’essoufflement et la répétition des situations sont clairement consommés dans la 5ème et ultime saison. Seul l'attachement aux acteurs permet encore de capter l'attention.
Boston Justice reste divertissant et bourré d'humour, et possède comme toute série reposant sur des cas à résoudre, des intrigues variées et parfois inattendues. C'est aussi surtout une série à prendre à plusieurs degrés à la fois, ce qui fait sa force.
Enfin, elle offre un bel exemple de mise en scène d'amitié masculine (entre Alan, le Démocrate "convaincu", et Denny, le Républicain "cru et très affirmé") : forte, emplie de désaccords et de rivalités, mais toujours sous le signe de la fidélité et du respect.