Comment vous parler de Breaking Bad sans bégayer ? Comment une personne lambda pourrait juger ou critiquer cette perfection ? Pour vous parler de la série complète il me faudrait des pages et des pages à noircir et ce serait vite ennuyant à lire et redondant avec des mots comme génie, chef d'œuvre ou parfait qui reviendrait sans cesse...
Il fallait que je parle tout de même de cette merveille, juste pour tout ce qu'elle m'a apporté et ma vision des séries qui a changé après l'avoir visionné. Comme si j'étais aveugle avant et que grâce à Walter White aujourd'hui je vois...
Comme pas mal de séries, je l'ai découverte à sa fin, j'entendais parler un peu de la chose tout comme de Game of Thrones ou The Walking Dead, mais il fallait déjà que je rattrape mon retard sur Dexter et que je regarde pour la quinzième fois la saison 4 des Simpson...
Et puis un jour je me décide à lancer BrBa, je partais pas très confiant, avec mon beau-frère qui me dit que la série met beaucoup de temps à démarrer (il est dans un tonneau en plastique maintenant), et dès le premier épisode j'étais dedans. Comment ne pas accrocher avec cette histoire et surtout ces personnages ? Je n'ai jamais compris qu'on puisse reprocher à Breaking Bad d'être une série lente, il se passe quelque chose d'important à chaque épisode, vous n'avez pas le droit de l'insulter !
Avec Lost je pense que c'est la série que j'ai regardé le plus rapidement possible, tous les soirs un ou deux épisodes, bon allez un troisième là je suis obligé de savoir la suite !
Elle a un tel pouvoir d'attraction et donne une sensation de manque, Vince Gilligan est aussi doué que Heisenberg pour servir de la bonne et rendre accro... Je sais qu'à chaque fois que j'approche de la fin de la série ça va être une explosion d'émotions, les 4 derniers épisodes sont pour moi les plus parfaits jamais réalisés, si c'était des films ils seraient tous dans mon Top 10.
Et cette fin mon dieu, je crois pas en Dieu mais depuis que j'ai vu cette série je sais qu'il y'a des choses qui touchent au divin. Je n'ai jamais été aussi satisfait d'une fin aussi tragique, je ne pense pas qu'il soit possible de faire mieux que cette fin.
Et c'est peut-être ça qui fait que El camino est juste bien, juste à réserver aux gros fans de la série qui sont heureux de revoir les personnages.
Parlons des personnages d'ailleurs, les acteurs ont vraiment été géniaux dans leurs rôles, impossible maintenant de les voir autrement que dans la peau de leurs persos. Je me suis attaché à chacun d'entre eux et je n'ai jamais compris ceux qui détestent Skyler, alors oui elle est un peu casse-bonbons par moment mais faut se mettre à sa place deux minutes. Le seul personnage que je déteste et dont je hais chaque apparition c'est Jane, je t'adore Jesse mais franchement elle te méritait pas, c'était un poison et sa mort est synonyme de bonheur pour moi.
J'adore les relations entre chaque personnage, surtout celle de Walt et Jesse, Walter, avec le temps, tisse un lien avec son ancien élève qui est plus fort que l'amitié, il le considère comme son fils et il aimerait vraiment le voir réussir dans la vie, mais le problème c'est que Jesse est paumé.
Jesse tiens... Avant de revoir la série pour la troisième fois, je ne savais pas qui je préférais entre lui et Walt, fou que j'étais... Il rentre facile dans le top 3 des meilleurs personnages de séries pour moi, son écriture est d'une intelligence folle, et son évolution tout au long de la série en fait forcément celui à qui on s'attache le plus. Sous ses airs de faux gangster se cache un jeune homme perdu au grand cœur, il n'a jamais souhaité de mal à qui que ce soit, c'est un poisson lune perdu dans un océan de requins cruels, il voudrait rejeter la violence mais n'a pas le choix pour survivre. C'est le personnage le plus humain de la série, celui sans qui BrBa ne pourrait être parfaite...
Évidemment Walter White est un personnage exceptionnel, quand j'imagine ce bon vieux Hal, père de Malcolm, qui se bat avec abeilles et mouches, devenu un empereur de la meth, je n'y croyais pas, mais le charisme dingue de Bryan Cranston ne se dément pas, il s'accepte comme une évidence.
Alors oui on pourrait débattre de ses choix moraux pendant des heures, mais à quoi bon ? C'est un homme au bout du rouleau, qui n'a plus rien à perdre et surtout tout à gagner, la vie ne lui a jamais fait de cadeaux en dehors de sa famille, alors qu'il méritait beaucoup plus avec son génie.
Ce que je trouve parfait avec cette série c'est qu'elle a su s'arrêter au sommet, je n'ai jamais trouvé qu'un épisode soit inutile ou gâché. Elle n'est pas très longue et aurait pu s'étaler encore sur 3-4 saisons mais pour quoi faire ? Non, il n'y a rien à ajouter ou à enlever, est-ce que je vais remonter le temps et dire à Léonard de Vinci de mettre un peu plus de couleurs sur La Joconde ? Non, car face à un chef d'œuvre on ne dit rien, on peut juste applaudir ou être ému...
Cette série a tout compris, il n'y a pas besoin de moyens extravagants ou d'effets spéciaux clinquants pour être au top. Je pense que même d'ici vingt ou trente ans elle n'aura pas vieilli, car son âme est dans le scénario et les personnages. Tout est calculé au micron près, je ne trouve aucun défaut à vrai dire, c'est simplement une formule chimique qui fait mouche:
Un scénario simple au départ mais diablement efficace dans ses détails.
Des personnages complexes, charismatiques (j'ai même pas parlé de Saul ou Gus en plus), attachants, et humains en fin de compte.
Ne jamais laisser le spectateur dans sa zone de confort, toujours le surprendre ou le choquer sans jamais dépassé les limites du tape-à-l'œil.
Un peu de violence, de folie, d'humour, du sang, mais aussi de l'amour, la vie tout simplement...
Une pizza sur le toit.
Bref, je ne vais pas non plus faire durer cette critique à l'infini, il faut que je vive assez longtemps pour perdre la mémoire et revoir BrBa en intégralité.
"Écraser l'adversaire (Je n'arrête pas d'y penser),
Violet, Jaune, Vert (Je n'arrête pas d'y penser),
Le sang sur le ter-ter (Rien ne peut l’effacer)
Jamais sans mon revolver (Rien ne sert d'y penser)...