C'est l'histoire d'un professeur sur-qualifié, Walter White, 50 ans. Une vie rangée à Albuquerque, un fils handicapé, une femme enceinte d'un deuxième enfant. Et un cancer du poumon inopérable qui lui sera très vite diagnostiqué. Des éléments qui composent un tableau à des années-lumière de ce que son génie en matière de chimie lui promettait. Qu'à cela ne tienne, très vite, avec l'aide d'un ancien élève, Jesse Pinkman, Wal[Te]r décide de fabriquer et commercialiser la méthamphétamine la plus pure qui soit. Pour payer son traitement, et subvenir aux besoins de sa famille lorsqu'il ne sera plus là, telle est sa justification.
10 secondes. C'est à peu près le temps écoulé dès le premier épisode avant que je ne devienne dépendant à cette série. Dès lors que j'ai vu ce pantalon voler au milieu du désert, j'ai su que j'embarquais pour un rollercoaster absolument unique. Tout au long de 5 saisons orchestrées au millimètre par Vince Gilli[Ga]n, le spectateur est amené à suivre les aventures de Walt. L'évolution des différents personnages est très intéressante, et la performance des acteurs, Bryan Cranston en tête, est...stupéfiante ! Ce n'est pas pour rien qu'un certain Anthony Hopkins a encore récemment qualifié la performance de l'acteur qui incarnait jadis le papa de Malcolm comme la meilleure qu'il ait jamais vu de sa vie, dans une lettre enflammée qu'il lui a adressé.
Hormis une toute petite déception sur la globalité de la saison 5, que j'ai trouvé légèrement diluée (16 épisodes tout de même, mais avec un magnifique cliffhanger au milieu), celle-ci demeure tout de même excellente, et il n'y a rien à redire, ou si peu. Pour moi le véritable climax de la série se situe plutôt à la fin de la saison 4, avec des twists de folie, une mise en scène dantesque au service d'une écriture diaboliquement intelligente. Et Gus[Ta]vo Fring, un personnage excellent, qui prend une sacrée dimension, campé par un Giancarlo Esposito incroyablement sûr de lui. Et Walter, qui plus que jamais, dévoilera sa véritable nature...
15 noms au moins me viennent à l'esprit au moment d'évoquer des personnages attachants, et/ou hauts en couleurs. Outre Walt et Jesse (Aaron Paul est une véritable révélation pour moi), je citerais Hank Sch[Ra]der, le beau frère de White, et travaillant à la brigade des stups, accessoirement. Dean Norris est épatant dans ce rôle de flic, qui lui colle tant à la peau. Mike, vieux de la vieille, méfiant dès qu'il a affaire à White. Badger et Skinny Pete, les inséparables potes de Jesse. Saul Goodman, tellement indispensable qu'un spin-off est en préparation juste pour lui, et ses répliques déjà cultes ! Mais aussi Walter Jr, touchant et juste. Todd, le clone rajeuni de Matt Damon. Gale, Beneke, Lydia, Tuco, Tio Salamanca, Huell, Krazy-8...
Ne vous fiez pas aux apparences. Malgré un pitch que d'aucuns trouveront peu appétissant, ou simplement improbable, Breaking Bad est une aventure savoureuse, portée par un casting exceptionnel. Il y a tant à dire sur cette série, une infinité de détails, dans l'écriture, dans les images, le son, les relations entre les personnages. [Br]eaking [Ba]d, c'est une mouche, un teddy bear rose, de la "blue crystal" pure à 99.1% fabriquée par un professeur en slip dans un camping-car moisi, et tellement plus encore. Mais je préfère vous laisser découvrir par vous-mêmes ce monument télévisuel.
My new [C][H]emical Roma[N]ce.
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Bravo à TheloniousK d'avoir souligné la présence de la formule brute de la méthamphétamine: C10H15N, que l'on retrouve au tout début du générique de la série: http://www.youtube.com/watch?v=a02i_Ik4GGM . Et aussi accessoirement en prenant le début de chacun des paragraphes de la présente critique.