Pour mémoire la fiche technique de SC:
Walter White, 50 ans, est professeur de chimie dans un lycée du Nouveau-Mexique. Pour subvenir aux besoins de Skyler, sa femme enceinte, et de Walt Junior, son fils handicapé, il est obligé de travailler doublement. Son quotidien déjà morose devient carrément noir lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'un incurable cancer des poumons. Les médecins ne lui donnent pas plus de deux ans à vivre. Pour réunir rapidement beaucoup d'argent afin de mettre sa famille à l'abri, Walter ne voit plus qu'une solution : mettre ses connaissances en chimie à profit pour fabriquer et vendre de la méthamphétamine. Il propose à Jesse, un de ses anciens élèves devenu un petit dealer de seconde zone, de faire équipe avec lui.
Je ne suis absolument pas un connaisseur du genre "Séries". Ce n'est que très récemment, sur le conseil de certains amis, que je me suis lancé dans le visionnage de séries en commençant forcément par Rome (en tant que passionné par l'histoire de la Rome antique) puis l'excellente série funéraire Six feet under, en poursuivant par Dexter que j'ai aussi beaucoup appréciée (en venant à Dexter via Michael C. Hall dans Six feet under). Et voilà que je viens de terminer Breaking bad et je dois dire que ce fut une véritable claque, d'où mon 10/10. La saison finale est particulièrement époustouflante. Le jeu de tous les personnages de cette série, y compris ceux qui ont un rôle secondaire (je pense en particulier au très bon jeu de Giancarlo Esposito incarnant de manière impressionnante le personnage de "Gus" Fring patron de la chaîne de restauration rapide Los pollos hermanos; Gus ayant son équivalent féminin dans le personnage de Lydia et son indispensable Stevia, qui est dans un premier temps sa collaboratrice), est de très haut niveau mais ce sont évidemment Bryan Cranston dans le rôle du prof de chimie recyclé en fabricant de méthamphétamine de très haute qualité (et de couleur bleue) (Walter White) et Aaron Paul, son ancien élève et coéquipier dans la fabrication de méthamphétamine (Jesse Pinkman) qui crèvent l'écran par une interprétation absolument magnifique de leurs personnages respectifs. Jesse Pinkman est un personnage particulièrement attachant et sa relation problématique et ambigüe avec son ancien prof de chimie est un fil rouge de la série... Différence d'âge, différence de pouvoir au sein de l'équipe etc. contribuent à faire de cette relation une source de riche réflexion psychologique sur les liens qui peuvent unir des êtres humains, liens souvent constitués d'amour et de haine... On a parfois l'impression que Walter White se comporte envers Jesse Pinkman comme s'il était son propre fils... Et la série laisse planer le doute sur cette attitude protectrice de l'aîné envers le plus jeune: est-elle intéressée ou pas? Pas de manichéisme psychologique tout au long des saisons de la série, ce qui fait qu'elle demeure toujours passionnante. Walt n'est pas seulement un méchant pour lequel la fin justifierait les moyens, il se sacrifie totalement pour sa famille qu'il élève au rang d'une quasi divinité... Mais est-ce aussi simple? N'est-ce pas finalement une espèce d'auto-accomplissement personnel qu'il recherche avant la mort fatale qui l'attend au tournant? C'est au spectateur de démêler les fils d'une personnalité complexe oscillant entre sacrifice et égoïsme... Même si un indice nous est donné dans le dernier épisode (au passage quelle fin époustouflante de génie!) Jesse est aussi un personnage dont la psychologie interroge même s'il est un tantinet moins complexe que son patron de labo. Homme au grand cœur, mélange improbable entre un gaffeur perpétuel et un petit génie apte à trouver des solutions dans les pires impasses, toujours très attachant et provoquant de l'affection dans tous les malheurs qu'il traverse librement ou contraint. En ouvrant son premier labo mobile en plein milieu du désert Walt initie une aventure dans laquelle il entrainera non seulement Jesse mais aussi tous les membres de sa famille au fur et à mesure du déroulement de l'action. Le personnage principal garde une maîtrise magistrale de cette trajectoire infernale dans laquelle il entraîne, as du mensonge et de la dissimulation, les autres, et c'est en cela qu'il en impose et qu'il est impressionnant jusqu'au dernier épisode. Les autres personnages alternent en permanence entre liberté et contrainte. Breaking bad ou quand l'enfer est pavé de bonnes intentions... pour reprendre un adage de saint Bernard.