Breaking Bad, pour ceux qui vivent dans une grotte, c'est une série américaine qui parle de drogue dure avec en tête d'affiche, un certain Bryan Cranston qui, avant la série semblait avoir marqué "le Père de Malcom" sur sa carte d'identité.
Breaking Bad, c'est une série assez borderline qui passe régulièrement de la comédie au thriller sans transition mais toujours traité avec un sérieux exemplaire.
Breaking Bad, c'est une série assez hors du commun qui se dévoile petit à petit sans jamais se presser mais qui ne vous ennuie que très rarement.
Bref, Breaking Bad, c'est cool... Et pourtant, je vous avoue que lors de sa première diffusion, je ne l'imaginais pas du tout trouver son public. Un tempo relativement calme, un sujet particulièrement douloureux et, encore une fois, un acteur principal qui était encore piégé dans son image du gentil papa américain au sein d'une famille dysfonctionnelle... Et là je me rends que c'est exactement ce qu'il joue au début de la série... Bref.
Pour ceux qui vivent au pôle nord et qui découvrent la série avec ma critique (paye ton égo), je vous fais un petit résumé : Walter White est un professeur de chimie surqualifié dans un lycée public. Père d'un fils handicapé moteur et d'une petite fille à venir, il apprend, le jour de ses 50ans, qu'il est atteint d'un cancer du poumon en phase 3. Il n'y a jamais de bon moment pour ce genre de nouvelle, mais il se rend bien compte qu'en quittant ce monde, il ne laissera que des dettes à sa famille. Pour éviter cela, il tire profit de sa longue expérience de chimiste pour fabriquer (littéralement) la meilleure méthamphétamine du monde avec un de ses anciens élèves, Jesse Pinkman, reconverti dans le deal.
Face au monde des "affaires", Walter va devoir s'endurcir et, petit à petit, la part d'ombre qu'il a développé (qu'il nome Heisenberg) va envahir son quotidien, déborder sur sa vie de famille et devenir une représentation hardcore des cinq phases d'acceptation du deuil. Des questions ?
Je ne suis pas fan de Walter dans toutes les saisons. En effet, à la saison 4, je trouve qu'il se transforme un peu trop en ordure monumentale et ça m'est presque désagréable de le suivre. Sans compter qu'il se retrouve aussi très vite atteint du syndrome "Jax Teller", à savoir qu'il promet systématiquement de tout arranger pendant que la situation empire à chaque fois.
Je ne suis pas non plus fan de Jesse Pinkman qui est tout le temps paumé, tout le temps sur le fil du rasoir, arrête trois fois la drogue avant de s'y remettre deux épisodes plus tard etc... Son évolution est assez intéressante mais il me semble qu'il tourne en rond sur quatre bonnes saisons (et demie).
Pour ce qui est de la famille de Walter, c'est un peu pareil, un coup je m'y attache, un autre j'attends qu'ils se prennent une météorite sur la figure. Il n'y a que Hank, le beau-frère beauf agent des stups dont je savoure chaque apparition.
Mais là, on va s'attaquer à du lourd. Les points positifs ! Déjà, chose importante à savoir, c'est que tous les personnages secondaires sont absolument géniaux. J'aurai aimé en faire une liste, mais, vous m'excuserez, j'ai déjà une crampe aux doigts. Ensuite, l'écriture de la série est une perle. Le truc, c'est qu'au début, tout ce qui risque de prendre de l'importance relève du détail, de l'anodin, on y fait pas attention jusqu'à ce que ça devienne un enjeu majeur... Et puis, lorsqu'on l'a compris et qu'on commence à voir venir les ficelles, la série se renouvelle comme si elle avait lu nos pensées. C'est génial !
Un truc aussi qui est bon à savoir, c'est qu'un sacré travail a été porté sur l'influence de Heisenberg dans le monde. A chaque fin de saison, je faisais vite fait le point dans ma tête, histoire de voir si oui ou non, Walter est effectivement responsable de tout ce qui se passe autour de lui et, forcément, à chaque fois, je restais contemplatif face une telle écriture et une architecture de scénario aussi solide.
De plus, le casting aussi est un poème, puisqu'il récupère tous les seconds rôles qu'on a déjà vu un millier de fois ailleurs, toutes les gueules cassées disponibles ce qui donne un pur charisme à cette série. Chaque acteur ou actrice nous donne réellement envie de fixer notre écran tout en ressemblant à de vraies personnes (Skyler a quelques kilos "en trop", Walter aussi, Hank pareil etc...).
Bref, Breaking Bad, c'est une tuerie. Si vous ne faites pas partie des 200 000 000 de gens à l'avoir regardé, faites-le. Laissez le temps à la saison 1 de passer tranquillement (ce n'est pas une épreuve de la regarder mais elle n'est pas représentative de la série en fait) et savourez le reste.