Si l'on écoute les interviews de l'acteur principal de cette série, Breaking Bad est un série tragique dotée d'un personnage dont les codes moraux se brouillent.
En apprenant que la maladie peut le terrasser en quelques mois, Walter White décide de bousculer sa grise existence pour sortir sa famille de l'ornière dans laquelle elle se trouvera après sa mort.
Associé à un junkie pour la vente de sa production de Meth il accumule un pactole conséquent mais sacrifie ou est contraint de sacrifier une partie de sa moralité.
La force de Breaking Bad réside dans l'écriture des personnages et des conséquences de leurs actes.
Si la série alterne des moments forts, elle sait aussi prendre le temps de développer au maximum la complexité de chacun de ses protagonistes. Le parallèle avec le cours de chimie des premières saisons se confirme par la suite : il existe deux types de réactions chimiques, celles qui sont à peine perceptibles et celles qui se font très rapidement. Ensuite tout tourne autour du même élément chimique. Si l'on applique ce cours de chimie aux personnages, il est facile de comprendre que tout le déroulement des éventements est centré sur Walter White, c'est par lui et lui seul que tous les autres vont évoluer, se transformer, s'annuler, se combiner. Il représente l'élément indispensable à cette grande formule chimique qui les influence.
Concernant la manière dont les interactions vont se faire, il n'y a que deux possibilités soit lente (relation avec le beau-frêre agent des stups, avec son fils) soit rapide (la gestion des conflits de territoire, la violence, la mort)
De ce fait le show doit alterner les passages nerveux comme les moments d'introspection et de calme. Ceci ne se fait jamais au détriment du rythme, chaque accalmie est annonciatrice d'une détonation future à plus ou moins brève échéance.
En approchant de la fin de cette saison 4, la formule se complexifie, les interactions augmentent, quelques éléments s'agitent plus fortement et semblent s'éloigner de l'influence de White, le big bang approche...
Cette critique écrite avant la fin de la saison 4 prend tout son sens à la fin de celle ci. Le final pourrait être une conclusion mais autant nous faire languir encore quelques mois pour l'ultime saison. Déjà de supputations en conjectures pour la suite, l'esprit du fan prend feu, l'incendie va durer un moment !
Et voilà, Breaking Bad c'est fini, et je pense avoir vu l'une des meilleures séries depuis un bon moment. Je relisais le tout début de mes interventions, "tragique chimie", le fait que les associations de caractères différents allait provoquer ce qui s'est produit, une fin parfaite couronnée par les derniers épisodes qui foutent claques sur claques et ne font pas rires (il y a des claques qui font marrer je vous jure). Une dernière saison qui assomme, une série sur la durée sans accroc, la boucle se ferme sur elle même, après l'explosion il ne reste que le calme, le silence, le vide qui laissent comme une empreinte ...indélébile.
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