Co-production américano-britannique dévoilée en 2020 sur Canal+ en France, Breeders dévoile l’envers du décor de la parentalité, ou du moins une version sans filtre et sans romance pour un résultat aussi drôle que touchant porté par Martin Freeman (Fargo) et Daisy Haggard (Back to life).
Qu’est-ce que ça raconte ? ????
C’est l’histoire d’Ally et Paul -parents de Luke et Ava, 11 ans à eux deux- et de leur galères de couple, de jeune famille mais c’est surtout le récit de cet amour inconditionnel qu’ils éprouvent envers ces êtres qui les rendent aussi heureux que fous.
Pourquoi c’est top ? ????
Breeders est, dans son approche d’un sujet aussi universel que la parentalité, assez british en somme. Elle part du pire pour aller vers le meilleur en commençant par un père à bout de nerfs, épuisé par le rythme infernal imposé par ses enfants. Il a beau les aimer, les élever reste énergivore et stressant et ça ne fait pas ressortir son meilleur portrait. On est proche de l’anti-héros, un choix rare dans une comédie sur un père de famille et c’est un renouveau osé qui repose en partie sur le superbe jeu d’acteur de Martin Freeman, qui rend rapidement son personnage attachant. Breeders s’affranchit du politiquement correct dans sa représentation de la famille nucléaire et c’est -il faut l’avouer- hilarant. Car cet amour inconditionnel que portent les parents à leur progéniture les poussent à agir sans éthique dans bien des situations où l’égoïsme (familial) l’emporte. Ce pragmatisme irrationnel devient vite délirant quand il s’invite à l’école, à l’hôpital ou dans le foyer. La série se moque également du regard des autres et on en rit avec compassion tant ces inconnus jugent avec insistance des parents qui font de leur mieux.
Si les premiers épisodes sont un poil brouillons voire bruyants, la série trouve néanmoins rapidement son rythme et touche la corde sensible en montrant les sentiments paradoxaux que peuvent éprouver de jeunes parents. Elle s’attarde autant sur les enfants du couple que leur propres parents, une drôle d’épopée intergénérationnelle et attendrissante. Ils ne sont pas toujours épanouis, loin de là, et ça fait du bien de voir à l’écran une famille qui n’est ni idéalisée, ni totalement dysfonctionnelle. La série étoffe son propos en abordant des sujets liés à ce travail à plein temps. Que ce soit sur la relation avec les instituteurs, la question du mariage, la place non négligeable d’une carrière professionnelle ou l’impact considérable sur le couple, tantôt fragilisé tantôt renforcé ; la série a bien des choses à dire. Breeders nous rappelle chaleureusement que la vie est pleine d’imprévus et c’est pour ça que la famille est aussi importante, une constante dans un océan de variables parfois hostiles.
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