bref.
J'ai appris que c'était la rentrée télé. J'ai allumé Canal+. J'ai vu qu'il y avait toujours le Grand Journal. J'ai soupiré. J'ai vu que Tania Machin avait quitté le Grand Journal. J'ai fait "Ouais...
Par
le 6 sept. 2011
322 j'aime
17
Née de la plume de Kyan Khojandi et de Bruno Muschio, la série Bref a marqué les esprits par son format atypique (chaque épisode dure entre 1 minute 15 et 3 minutes), son rythme (130 plans / minute en moyenne combinés à une narration hyper rapide) et sa qualité d'écriture.
Sortie entre l'été 2011 et celui de l'année suivante, la shortcom narre à la 1e personne l'histoire du personnage principal, campé également par Kyan Khojandi, jeune trentenaire anonyme paumé, que ce soit professionnellement ou sentimentalement.
Si tel n'était pas son but au prime abord, Bref acquiert très vite une empreinte générationnelle, tant elle s'implante dans l'ère des réseaux sociaux naissants (Facebook et Twitter), propre au début des années 2010, et d'internet devenu davantage le quotidien des jeunes que la télévision.
L'impact générationnel de Bref se ressent ainsi par l'identification que l'on éprouve très vite pour le personnage principal. Sans être forcément paumé et flemmard de manière aussi tardive et prononcée, notre jeune " MOI " se cherche plus ou moins longuement, passant parfois par de longues années de galères où l'on peine à se trouver et se poser. Durant cette période, l'homme vingtenaire / trentenaire peut enchaîner les boulots à la con où il ne s'épanouit pas, écumer les soirées à la recherche de nouvelles rencontres, faire face aux difficultés financières et familiales, et gérer des relations amicales qui avec le temps tendent à se fragiliser. Tout cela se ressent dans le quotidien du personnage principal, souvent ressemblant au notre dans nos jeunes années.
Tantôt légère tantôt profonde, la série traite différentes thématiques telles que la procrastination, la solitude, l'engagement, la galère... A travers une écriture fluide et une mise en scène rondement menée, Bref va droit au but. La shortcom use au passage de divers stratagèmes pour gagner en clarté : représentation d'éléments sous forme personnifiée (la procrastination, la solitude, la liberté, sans oublier la part " déjantée " du personnage principal), diversification des points de vue (la palme revient sans hésiter à cette scène intra-utérine aboutissant à la naissance du personnage), introspection sous forme de jeu-video...
Cette qualité d'écriture et de mise en scène se ressent également chez les personnages, auxquels on s'attache inévitablement, tant on découvre leurs failles et leurs imperfections. Marla, Sarah, Baptiste, Keyvan, Maud, Ben, Serge, Kheiron, Les parents... tous ont une histoire et des défauts souvent insupportables, et pourtant, ils nous touchent encore aujourd'hui en revoyant la série.
Constat identique sur les dialogues et la narration de Kyan Khojandi. " Il m'a regardé, je l'ai regardé... " " Alors c'est ma soirée ou c'est pas ma soirée ? " " T'es qu'un con ! " " BAISE LAAAAAAAA ! " " Hmmm hmm ! Et ? 72€ ! " Nombreuses sont les répliques dont on se délecte au visionnage et qu'on va bien garder en mémoire après...
La série réussit enfin à nous émouvoir, alors qu'on s'attend au départ surtout à rire. Confronté à ses erreurs et ses mensonges, le personnage principal se retrouve contraint de sortir de sa zone de confort et de faire des choix difficiles, en le payant au prix fort. Passant par des moments douloureux, ce personnage si imparfait trouve la rédemption et acquiert notre respect en prenant ses responsabilités et sa vie en mains. Un message plein de recul qui nous marque et nous fait réfléchir sur notre propre vie et nos propres choix...
Fort de son succès retentissant, la série aurait pu surfer sur sa hype et enchaîner les saisons. Ses créateurs firent à l'inverse le choix de la sagesse en la stoppant à la fin de son unique saison, renonçant probablement à d'importantes rentrées financières mais évitant très certainement une baisse de qualité, comme on peut l'observer chez de nombreuses séries ayant trop tiré sur la longueur.
Ce n'est que début 2025 que Bref eut droit à son come-back, contre toute attente. Une suite de nouveau écrite par ses créateurs qui s'intéressera à l'évolution du personnage, désormais quadragénaire, joué par Kyan Khojandi. Pour découvrir cette suite tant attendue, rendez-vous sur Disney Plus...
Créée
le 27 févr. 2025
Critique lue 6 fois
J'ai appris que c'était la rentrée télé. J'ai allumé Canal+. J'ai vu qu'il y avait toujours le Grand Journal. J'ai soupiré. J'ai vu que Tania Machin avait quitté le Grand Journal. J'ai fait "Ouais...
Par
le 6 sept. 2011
322 j'aime
17
Des thèmes parfaitement consensuels et profondément inintéressants (la drague, la procrastination, l'embauche...SU-PER !). Un personnage principal de gros mou vaguement loser stupide et méprisable...
Par
le 6 sept. 2011
215 j'aime
143
Soyons concis. Bref, c'est une série qui, de part une narration inventive et une écriture percutante, met en exergue le quotidien paquebot de son personnage principal, . Il n'est ni beau, ni ignoble,...
Par
le 5 janv. 2012
99 j'aime
31
Réalisateur au style authentique reconnu pour son talent autant que pour sa filmographie inégale, Night Shyamalan revient avec ce thriller fantastique très atypique.Plutôt habile dans l’art...
Par
le 1 août 2021
5 j'aime
1
En tant que grand fan d’Elton John et de sa discographie, j’attendais beaucoup de ce « biopic », que j’espérais de la trempe de Bohemian Rhapsody. Si certaines critiques reprochent à ce dernier...
Par
le 20 mai 2019
5 j'aime
Au terme d’une carrière humoristique exceptionnelle, les Inconnus connurent en 1995 le succès cinématographique tant mérité que fut Les Trois Frères, comédie culte du cinéma français.Deux ans plus...
Par
le 21 déc. 2020
4 j'aime