Convenu

Premier épisode (je n'ai pas (encore) vu les autres). On passe rapidement sur les poncifs (obligés ?) des productions françaises modernes, qui se présentent comme des constats : mari et femme séparés (on en apprendra sans doute davantage par la suite), place de choix faite aux immigrés, femme « supérieure » à l'homme : la flic qui répond avec arrogance et sans finesse à son subalterne. (Soit dit par parenthèses : ce n'est pas rendre service aux femmes que de les inviter à se reconnaître dans un personnage antipathique, il me semble même que cela va à l'encontre de ce qui est recherché. Pourquoi ne pas montrer une femme qui s'impose par son intelligence, son talent, sa générosité, sa gentillesse... plutôt que par la force brutale -- la force est mon droit -- ?)

Moi qui m'étais installé devant ce premier épisode sans en connaître le thème, histoire de n'avoir pas de préjugés, je manque de bol : dès les premières secondes, la mention des disparitions d'enfants en France annonce la couleur. Le spectateur sait ce qui va se passer : le tout début de l'épisode a un destin connu, inéluctable. Comment, en ce cas, partager la détresse du père, s'inquiéter avec lui, trembler avec lui ? Le lecteur, sachant ce qui est arrivé, connaît les réponses aux questions que Castaneda se pose. Dommage pour le suspens (mais peut-être ne devait-il pas y en avoir ?) La police étant mise hors course à cause de règlements et de lois contraignants, Castaneda prend les choses en mains. Ici, on regrette que tout aille trop bien ; de déduction en déduction sans surprise, l'enquête avance sans (véritable) heurt. Si l'on fait abstraction du motif qui a déclenché l'action du père, on peut se croire dans un monde parfait, où tout est lisse, où tout ce qu'on espère arrive. D'accord, moins de cinquante minutes pour traiter une affaire d'enlèvement, il ne fallait pas lambiner. Mais on répondra que c'est le choix du réalisateur, ce n'est pas le problème du spectateur qui n'a pas à se préoccuper des coulisses.

En conclusion, un épisode aux actions convenues, qui se laisse regarder mais qui, sauf à de rares moments « cantonesques », ne déclenche pas l'enthousiasme.