Brooklyn Nine-Nine par Antevre

Les sitcoms "à thème", moi ça me fait terriblement peur.

Par là, je désigne des sitcoms qui ont comme thème principal un milieu stéréotypé: une cellule familiale, un lieu de travail, une école... mais pas vraiment quand elles introduisent une variation sur ces thèmes, comme Big Bang Theory (bande d'amis mais cercle de thématiques plus large) ou Community (plus l'histoire de losers et de fraudeurs que d'un community college) et même Arrested Development (faut-il en dire plus ?). J'ai aussi de la sympathie pour les milieux sous-représentés, comme pour Parks and Recs (une administration communale, c'est plutôt rare). Mais pour le reste, j'éprouve toujours une certaine crainte au moment de lancer le premier épisode, comme Modern Family, Father Ted ou The Office. Heureusement, comme les exemples précités, Brooklyn Nine-Nine fut pour moi une excellene surprise.

Les inspecteurs du commissariat Brooklyn Nine-Nine sont parmi les meilleurs de tout New York. Mais ils sont également totalement indisciplinés, à l'image du pire d'entre eux, Jack Peralta, infect trublion incapable de rester sérieux même trente secondes. Ayant les coudées franches avec leur capitaine, aussi inintéressé qu'inintéressant, les malheureux déchantent lorsqu'il se voit remplacé par un ambitieux au CV impeccable bien décidé à hisser le commissariat tout en haut de l'échelle, quitte à devoir remettre les éléments perturbateurs dans le droit chemin...

Généralement, un épisode se déroule sur deux plans : en toile de fond, une enquête criminelle généralement pas déplaisante mais servant surtout à meubler, et en avant-plan les intrigues de bureau aussi diverses que variées.

Très vite du coup on voit la limite du machin : il n'y a pas des centaines d'histoires différentes à raconter sur le milieu du travail, même sur celui des flics. C'est vrai, et au fil des épisodes un certain sentiment de déjà vu s'installe. Néanmoins, la série reste franchement plaisante, grâce à des personnages bien écrits et délicieusement campés.

Je vais pas passer des heures à détailler cela, mais j'aimerais quand même saluer les personnages qui m'ont le plus plu:

-bien évidemment (quoique...), le personnage principal, Jack Peralta, joué par un Andy Samberg en pleine forme. Les quelques réserves que l'on pourrait avoir concernent le caractère même du personnage, horriblement cabotin et donc profondément insupportable, toujours à sauter sur la balle pour se mettre au premier plan. Et pourtant, qu'il s'agisse de sa relation avec les autres ou même du jeu en soi, les gags fonctionnent presque toujours ;

-Charles Boyle, meilleur ami de Peralta, incarné par Joe Lo Truglio qui lui donne beaucoup de cachet par un ton sautillant et enlevé. Personnage qui fonctionne surtout en interaction avec Peralta dans la mesure où il est toujours volontaire pour appuyer ses bêtises avec une bonne volonté et un enthousiasme toujours étonnant et efficace ;

-le sergent Terry, campé par... Terry Crews, en mode grosse brute ultrasensible. Un grand classique intelligemment réactualisé, même si le jeu est parfois à la limite du juste ;

• sans doute la plus grosse surprise, Gina Linetti, secrétaire du capitaine, jouée par Chelsea Peretti qui... crève l'écran. Tout est réuni pour créer un personnage aussi drôle qu'atypique.

Finalement, même si les épisodes finissent par se suivre et se ressembler, l'alchimie entre les personnages ainsi que le rythme et le ton de l'ensemble contribuent à créer un univers duquel on ne se lasse que difficilement.

Une excellente surprise, du rire en barres.