Il me semble qu'à sa sortie, Brothers & Sisters avait suscité de vives émotions chez les sériephiles français. Elle sera ensuite comparée à d'autres dramas familiaux, plus sereins, tels que Parenthood. Il faut en convenir, les Braverman sauront très vite nous réconforter d'avoir perdu les Walker. Néanmoins, la série confinait souvent au soap - et ce n'est pas honteux de le dire puisqu'elle parvenait à élever son propre genre. L'expérience vécue alors ne pouvait qu'être unique et indélébile, gravant dans notre mémoire des images le souvenir de saisons tumultueuses. La passion pour Brothers & Sisters n'était jamais nuancée, comme si l'on se nourrissait du pathos et des excès, comme si de grandes douleurs et le spectacles d'amours exacerbées pouvaient combler en nous un vide substantiel. Certaines séries dépeignent des héros, d'autres la douceur de personnages issus du quotidien ; Brothers & Sisters se focalisait sur des âmes ordinaires mais mettait en scène leurs crises les plus extravagantes. Elle nous exhortait à vivre totalement et à accepter chaque déchirement qui en découle, comme une preuve de notre existence. Le deuil, la passion amoureuse, la trahison, le rejet, ... rien n'était doux dans cette famille qui exhalait l'hybris si bien que ce soap possédait une vibrance indicible...