Whedon pour la gloire de la femme.
Je me souviens avoir commencé à regarder "Buffy" lorsque je suis tombé sur l'intégrale en DVD. Évidemment comme beaucoup d'autres, j'ai découvert la série à l'époque sur M6 dans la fameuse Trilogie du Samedi, cependant je ne suivais pas la série, je voyais un épisode par-ci par-là. La possibilité de pouvoir regarder la série dans son intégralité et à mon rythme grâce aux DVD, a été l'élément déclencheur de mon côté geek en matière de série. Je suis du genre a enchaîner les saisons d'une seule traite, ce qui n'a pas vraiment plu à mes parents à l'époque, et ce qui explique pourquoi je n'ai découvert la saison 7 seulement en 2014, en me replongeant dans la série ...
Qu'on se le dise, "Buffy" sous ses airs de série calibrée ado, un peu douteuse visuellement et parfois très mal foutu en terme de technique, relève pourtant d'une écriture remarquable. Whedon sait traiter divers thèmes au fil des saisons de cette anthologie.
Ce qui personnellement me marque beaucoup, c'est de voir à quel point les thématiques de la série sont toujours d'actualité malgré le temps qui passe. En effet si l'aspect premier de la série, a aujourd'hui quelque chose d'assez risible, notamment les tenues qui nous rappellent bien que les années 90 n'ont pas été le point fort de la mode, il y a vraiment ici des sujets qui ont toute leur importance. Grâce à d'excellents épisodes, comme "The Body" (saison 5) par exemple, Whedon parvient à instaurer et surtout à faire évoluer la psychologie des personnages. Si bien que petit à petit, la série propose un univers riche, presque complexe, qui ne tombe que très rarement dans la facilité. Bien loin par exemple des intrigues de "Charmed" (que j'affectionne beaucoup soit dit en passant), "Buffy" s'impose comme une oeuvre singulière sur une héroïne et son quotidiens, ses dilemmes et ses choix.
Pour incarner parfaitement un tel personnage, il fallait une actrice de choix. Fort heureusement le casting de "Buffy" s'avère très bon. Sarah Michelle Gellar est devenue l'actrice qu'elle est aujourd'hui grâce au rôle de Buffy Summers, la Tueuse. Certes on ne la voit plus beaucoup aujourd'hui, mais dans "Buffy" elle parvenait parfaitement à donner le ton de la série. Alyson Hannigan incarne l'un des personnages les plus intéressants, la distraite et mystique Willow Rosenberg. Très drôle à l'image du ton décalé de la série qui ne manque pas d'humour, ce personnage fait partie de ceux qui ont subis le plus d'évolution au fil des saisons. Nicholas Brendon, qui au départ peut vite devenir agaçant à travers le personnage d'Alex Harris, se révèle pourtant très bon lui aussi. Evidemment on peut citer encore beaucoup d'autres personnages, notamment David Boreanaz qui joue Angel, l'un des personnages les plus attachants de la série, mais aussi l'un des plus lourdingues niveau intrigues. Anthony Steward Head dans la peau de Rupert Giles, personnage excellent armé d'un flegme britannique incomparable. Emma Caufield, l'ex-démone Anyanka, James Marsters le vampire dépressif absolument irresistible, Michelle Trachtenberg qui joue Dawn Summers, la petite soeur de Buffy. Joyce Summers incarnée par Kristine Sutherland, dans le rôle de la mère aimante et protectrice de Buffy, Amber Benson la candide sorcière Tara, mais aussi Eliza Dushku l'autre Tueuse de vampire, Charisma Carpenter et bien d'autres.
Tous forment une troupe de personnages hauts en couleurs, auxquels on s'attache, et qui sont au centre d'un récit bien plus ambitieux que ce que les apparences laissent croire.
"Buffy contre les vampires" est une série incontournable des années 2000, Joss Whedon est un vrai auteur et il est parvenu en l'espace de 7 saisons à mettre en scène de nombreuses thématiques qui sont encore aujourd'hui d'actualité. Même si l'on peut parfois reprocher à la série d'être maladroite, notamment le final de la saison 7 qui manque cruellement d'intensité, ce show télévisuel a marqué les esprit parce qu'il regorgeait tout de même de nombreuses qualités.