Buffy, pour beaucoup, ce sont des soirées trilogie de samedi ou des rediffs éparses et toujours appréciables. Quelques souvenirs en vrac de démons cheap, d'une héroïne chiante et de punchlines parfois fun. En tout cas, c'était ce dont je me souvenais, à peu près, jusqu'à ce que je me décide à tout rematter, intégrale à l'appui.
Et bien oui, c'est cheap. Les premières saisons piquent les yeux. C'est limite si on se croirait pas dans Power Ranger par moment, tellement les démons en carton-pâte font peine à voir. On sent bien que la série se cherche, patauge un peu. Il y a un concept, et on essaye de le mettre en place, avec un peu de mal mais quelques bonnes idées quand même. Et puis, dès la saison 2, on sent que la série commence vraiment à marcher, après quelques premiers pas hasardeux malgré l'absence de chute rédhibitoire.
On se retrouve donc avec une série où, si on oublie l'héroïne super chiante qui tourne toujours autour de la même problématique : comment être la tueuse et être normale ?, et son petit copain emo qui ne brillera que dans son spin-off, j'ai nommé Angel, il y a une kyrielle de bons persos. De l'éternel comique cantonné aux seconds rôles de par son manque de pouvoir (Alex) à la geekette qui devient sorcière et qui finit elle aussi par devoir gérer un putain de pouvoir (Willow) au vampire bad-ass qui devient bisounours (Spike), ils sont tous plutôt intéressants et plus ou moins travaillés. Ils sont surtout très attachants, il faut bien l'avouer. Qui n'aimerait pas avoir Alex et Willow comme potes après avoir vu les sept saisons ?
L'intrigue quant à elle suit des schémas la plupart du temps classiques : un méchant à tuer, qui est super vraiment fort, mais nous laisse quand même sur le cul de temps en temps. On notera aussi le côté très métaphorique de toute la série. Buffy c'est un teen-movie auquel on mélange du fantastique. Cliché du beau-père qu'on aime pas ? Normal, c'est un robot.
Cliché du beau gosse ténébreux super-classe mais inaccessible ? Normal, c'est un loup-garou. Cliché de l'ado déboussolée qui ne sait pas comment survivre au lycée ? Normal, c'est la tueuse. Et le principal est un démon.
Les dernières phases de la saison 3 sont pour ça très claires : Alors qu'ils viennent de buter un serpent géant, voilà ce que les membres du "Scooby-Gang" se disent ;
"I can't believe we survived it."
"Yeah, it was a hell of a battle"
"No, I meant High School."
Une relecture intéressante des codes du genre. D'autant plus que cette relecture est faite avec beaucoup d'humour ! Que ce soient dans les situations ou les dialogues, l'humour et le second degré sont omniprésents. Honnêtement, je ne me souviens plus du nombre de fois où j'ai relevé une phrase ou un dialogue en me disant "putain c'est énorme !". Et cela vaut même pour la série, dont on se moque souvent sans le dire ! Même les effets les plus cheap passent mieux quand on sent que les créateurs en sont conscients et qu'ils s'en amusent.
De l'humour, des intrigues prenantes quoique pas révolutionnaires pour un sou - exceptés quelques moments OMGWTFBBQ - et des personnages attachants et bien écrits. Rien à redire donc, si ce n'est que la saison 5 est un peu chiante. De toute façon les mieux sont la 3 et la 6. Stoo.
Si vous parvenez à affronter le côté cheap de la série, foncez. It's worth it.