L'histoire est avant tout médiatique. Elle marque les contemporains - c'est une histoire vraie - parce qu'elle s'inscrit dans l'air du temps avec les films The Shilling et Vendredi 13 auxquels il est fait référence dans le film. L'intrigue : une femme de la classe moyenne blanche très insérée dans sa communauté tue à la hache une femme plus isolée et moins à l'aise avec les codes de ladite communauté et continue tranquillou bilou sa journée de femme au foyer. Aucun suspens concernant le meurtre et la meurtrière, on les découvre au premier épisode. L'histoire se déploie ensuite pour nous plonger des racines du meurtre à la conclusion du procès.
La narration oscille tout du long entre deux directions, nous plonger dans la fin des 70 à grands coups de lumière vintage et de décors intérieurs très réussis ou mettre en perspective ce meurtre avec une vision plus contemporaine et féministe de la place de la femme dans la société (charge mentale, valorisation du rôle domestique, poids des normes sociales. C'est encore plus un film sur l'adultère qu'un film sur le meurtre, le premier semblant bien plus intolérable au sein de cette petite communauté que le second.
Le côté rétro devient vite vieillot au fil des épisodes où l'historie s'enlise. On sait trop peu de choses des personnages et des raisons du meurtre pour susciter vraiment l'intérêt. Le film reste en surface multipliant les clins d'oeil aux débuts du profilage et du rôle de l'expertise dans l'enquête policière.
Jessica Biel signe une superbe interprétation même si je trouve qu'elle commence à un peu trop répéter le même rôle de femme de la classe moyenne faisant face à un drame. Dans le dernier épisode le personnage de Melanie Lynskey semble enfin avoir la place et l'ampleur qu'elle mérite mais cela reste inabouti.
A voir ce que donnera la série produite par HBO sur le même sujet, qui devrait sortir en fin d'année.