Un épisode de la vie du Captain Harlock dirigé par Rintaro seul, sans l'aide de Leiji.
Déroutante au début, l'idée de reprendre à zéro l'histoire de Daiba Tadashi et de l'intégrer dans cette nouvelle histoire (qui se situe après le conflit contre les Mazones) fait son chemin petit à petit et, une fois acceptée, prend tout son sens comme fil conducteur. Car c'est là un des aspects de la méthode Matsumoto que Rintaro s'approprie : chaque personnage est aussi un outil narratif, chacun a une fonction. Catalyste, moralomètre, frein... La chronologie d'une série/livre/film par rapport à l'autre est secondaire, à peine mentionnée.
Mais attention, même si Rintaro a tout compris au style et aux méthodes du papa d'Albator, ce n'est pas un copié-collé qu'il nous offre mais véritablement sa vision. Plus sombre, plus tourné vers l'esprit humain que vers la société, plus tourné vers l'avenir de l'homme que vers l'avenir de la planète (dont il se débarrasse très vite), plus intimiste aussi. Le nouvel ennemi du capitaine met en lumière les pires aspects de chacun. On commence donc sur un fond de thriller fantastique pour dériver lentement mais sûrement vers un mix SF/horreur. Je ne sais pas si Lovecraft a inspiré l'écriture, mais c'est le sentiment qui ressort en tout cas : entité d'un autre âge/univers, l'esprit humain qui s'altère à son contact, les temples cachés, les horreurs indescriptibles... Honnêtement le mélange fonctionne, l'équipage est mis à rude épreuve et l'intérêt du spectateur est titillé encore et encore jusqu'à un final surprenant mais efficace.
La classe quoi.