Cash Investigation par Jeanguitoune
Si l’effort pour produire un reportage de ce genre est à mon sens très louable (surtout pour un programme qui ne passe pas à 3h du matin sur une chaine obscure), que ce soit environ 1 000 000 de fois mieux que les « Enquête exclusive » et autres saletés du genre n’empêche pas d’être critique.
Je trouve cela très superficiel, bon à légèrement éveiller les consciences et tout au plus mettre mal à l’aise quand Elise Lucet passe en mode « pressiooooon ». Si jouer au plus malin avec les big bosses des entreprises « démoniaques » peut être marrant deux minutes pour montrer la faiblesse des personnages incriminés, il finit néanmoins par être lourd à la longue. De plus, l’absence de remise en question ni du système de pensée, ni du téléspectateur lui-même est encore plus préjudiciable à ces 2 heures d’émission.
Au final, Cash Investigation, c’est un peu Elise Lucet qui fait du Pierre Carles énervé (on se rappelle de leur entrevue de Fin de Concession) et qui ne mène pas des débats constructifs mais joue à celui qui a le dessus niveau élocution/répétition/coupure de parole avec des fortes personnalités (qui pèèèèèsent – pdt du MEDEF, PDG d’entreprises du CAC40, etc.), qui, bizarrement, ne tombent pas en sanglot pour se repentir de leurs actes.
Sur l’épisode « Quand les actionnaires s'en prennent à vos emplois » :
- Il est clair qu’Emmanuel Macron préfère un « discours » qu’une régulation des marchés financiers en vue de réduire l’impact de l’actionnariat du court terme et du dividende alors que leurs dérives sont très visibles ;
- Il n’y a pas vraiment de remise en question du système de pensée qui a amené ces dérives et donc reste un peu superficiel : pourquoi ne pas discuter du consumérisme global qui est passé d’une tare dans les anciennes sociétés à une richesse dans la nôtre (demandons à Mr 8 millions ?). A non il ne faut quand même pas remettre en question le mode de pensée actuel Français : « Il faut faire un maximum de biff et c’est tout ».
Sur l’épisode « Les secrets inavouables de nos téléphones portables » :
Je n’ai pour l’instant vu que des bribes, mais apparemment, il est meilleur d’incriminer le patron de l’entreprise qui exploite des chinois plutôt que le consumérisme maladif de téléphones portables d’une bonne partie de la population mondiale et les dérives qu’elles entraine (et oui ! rentabilité et compétitivité oblige !)