A travers 5 épisodes d'1 heure, cette mini-série raconte l'histoire de cette catastrophe nucléaire qui marquera durablement l'Europe de l'Est et le reste du monde.
Ce récit suit des personnages réels comme Valeri Legassov (Jared Harris) ou Boris Shcherbina (Stellan Skarsgård) et d'autres fictifs créés pour la série comme Ulana Khomyuk (Emily Watson).
Dès le premier épisode, la série installe d’emblée une atmosphère étouffante, glaçante et terrifiante qui met en image la menace invisible qu'est cette catastrophe. Tout le monde connaît plus ou moins ce qui s’est passé ou du moins les conséquences mortelles qu'elle a pu causer.
Le fait d'observer tous ces hommes et femmes (ingénieur, ouvrier, pompier, infirmière ou simple civil) complètement inconscient du danger et souvent déjà condamné sans le savoir est assez effroyable à voir.
La mise en scène est utilisé à merveille pour cela. Je retiens notamment la scène où l'on voit les personnes observant l'incendie sur le pont, qui sera renommé le pont des morts fait froid dans le dos, avec l'utilisation de la lumière où l'on visualise l'atmosphère devenue une menace invisible pour les habitants à proximité.
La menace est plus identifiable encore avec les pompiers quand l'un d'eux touche une pierre de graphène ou quand on observe les premiers effets sur le corps humain pour les ouvriers de la centrale.
Le montage sonore est une réussite aussi avec notamment cette ultime scène de l'épisode 2 qui m'a terrifié au premier visionnage quand le seul bruit que l'on entende est le son inexorable du compteur geiger qui s'affole. Ce bruit conclut d’ailleurs la série lors du générique de fin
Alors que la série relate les effets immédiats de la catastrophe sur les êtres humains, les moyens employés pour neutraliser le problème en mettant en image la bravoure et l'héroïsme de bon nombre de personnes (les 3 ouvriers volontaires, les miniers, les pompiers, le personnel médical, ...) et les conséquences au court et long termes (la démonstration des effets des radiations sur les corps humains avec le calvaire que subissent toutes les personnes contaminées, les villes entières évacuées pour minimiser les pertes humains, ...), elle met également en lumière toute la problématique humaine qui fut la seule cause principale de la catastrophe.
Alors que les premiers instants de la série mettent en lumière l'aveuglement et l'inconscience des responsables de la centrale qui s'obstinent à minimiser la gravité de la situation voire même au départ à ne pas croire à ce que le cœur ait pu exploser car c'est inédit mais surtout inconcevable. Au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête sur le fiasco, on observe toute la portée politique du désastre qui prend de plus en plus ampleur avec les intimidations et mise en écoute du KGB, le fait de taire la commission d'enquête, ...
Le dernier épisode est d'ailleurs une brillante conclusion en expliquant à merveille avec des mots simples le fonctionnement de la centrale nucléaire et le pourquoi de l'explosion.
Cet épisode illustre bien toutes les problématiques humaines en alternant les faits du jour de l'explosion (montrant l'incompétence du personnel en place lors du test) au procès où les faits sont exposés (le mensonge des autorités sur la problématique du bouton AZ-5).
Cette mini-série est un gros coup de cœur pour moi, maîtrisée de bout en bout de façon magistrale et qui marquera clairement 2019.