Si la folie humaine nous était comptée…. Toujours impatient de découvrir les nouvelles séries produites sous le label HBO, j’étais intrigué par l’angle qui serait adopté pour le traitement de cette catastrophe.
Autant se le dire on connaît d’entrée de jeu la fin des évènements mais ce qui est intéressant c’est de pénétrer dans la cellule de crise et de voir le drame humain qui se joue.
Chernobyl, n’est pas une mini-série qui va faire dans le sensationnel (l’explosion du réacteur dans le premier épisode en est la preuve…). Point de boules de feu filmé à la Michal Bay imitant le feu d’artifice du 14 juillet mais plutôt la vision de l’évènement au travers des yeux de ceux qui ont essayé de contenir les effets désastreux de la catastrophe et ceux qui ont essayé de nier l’évidence. La catastrophe est d’abord intimiste avant que la vérité n’apparaisse aux yeux de Moscou et du monde.
Tout le brio de la série repose en partie sur les acteurs. Entre les rôles principaux qui arrivent à retranscrire la folie et surtout la bêtise des caciques du Parti Communiste et les seconds rôles qui incarnent les vrais héros de cette catastrophe, l’équilibre est subtil et tout se joue sur le fil du rasoir. Car durant les épisodes, on comprend rapidement que ceux qui savent, étouffent la réalité et que certains iront à la mort sans conscience qu’il n’y aura pas de lendemain.
L’ambiance de la série est aussi à saluer. Les costumes, les décors, la photographie mais surtout le bruit des compteurs Geiger (qui vient sans cesse rappeler au spectateur que la radioactivité est là présente, telle un meurtrier invisible) sont à saluer. Un véritable effort a été fait pour nous immerger dans l’ambiance des premiers instants de la catastrophe.
Les scénaristes réussissent à traiter un sujet grave sans tomber dans le pathos ni dans le grandiloquent. On vit la catastrophe à une échelle humaine alors que les conséquences dépassent la seule population de la ville de Pripiat.
Cette série est à voir pour prendre la mesure du désastre qui s’est produit.