La vraie catastrophe ne consiste t'elle pas à retrouver aux commandes de cette mini série un homme qui a travaillé sur la série des Scary movies, Le Chasseur et la Reine des glaces, Very bad trip et sur d'autres comédies américaines indigestes. Quant on a connaissance du pédigrée affiché par Craig Mazin créateur de la série, il y a là largement de quoi être effrayé. Voir une telle personne se frotter au sujet d'accident nucléaire, qui demande une grande crédibilité, du sérieux et surtout de la tenue dans la narration à de quoi laisser perplexe. Mais un mauvais peut devenir un bon. Comment est-ce possible? Peut-être a t'il été mordu comme spider-man par une araignée radioactive? Ou peut-être était-il un bon qui cachetonnait dans de mauvaises comédies en attendant son heure? Pour l'instant difficile de dire qu'il est capable du meilleur, puisque jusqu'à présent son nom a surtout figuré dans le pire. L'avenir dira de quel coté de la création penche Craig Mazin. En attendant concentrons nous sur Chernobyl.
L'ouverture de la série nous plonge le soir de l'explosion. Les hommes de la salle de contrôle(qui sont loin d’être Homer Simpson) sont en panique face à ce qui les dépasse. Si on sent l'ampleur de la catastrophe, la réalisation est parfois clipesque. La recherche d'esthétisme est par instant trop forcée et les mauvais placement de caméras nuisent à la crédibilité du récit. Si cette nuit est celle de l'accident, ce n'est qu'un point de départ à tout. Le feu est loin d’être un feu comme les autres, pourtant on le traite comme n'importe quel incendie. Les pompiers interviennent sans prendre la moindre précaution, ils ne savent strictement rien du danger invisible qui les entour. Quant aux hauts placés de la centrale, ils minimisent la chose. Pour eux l'explosion du cœur du réacteur est impossible, donc pourquoi parler d'une chose qui est impossible et qui n'existe pas. Autant tout régler en interne puisqu'il n'y a rien de bien méchant. Certes un incendie s'est déclaré, mais c'est un incident mineur, ils contrôlent la situation. Tout va rapidement rentrer dans l'ordre. Le second épisode est bien meilleur, tous les mauvais défauts esthétique ont été corrigés. Ce qui apporte bien plus de poids à la narration. Les lieux sont vraiment bien choisi, la série a été tournée en Lituanie dans une centrale qui est la sœur de celle de Tchernobyl. La ville est constituée de grands et longs bâtiments gris et moches. Ces constructions datent de l'époque soviétique. Le soin de la reconstitution historique est présent, aussi bien dans les lieux que les vêtements, en passant par le matériel et les coupes de cheveux. Par contre là ou il y a un vrai souci, c'est dans la langue utilisée. Tous les acteurs parlent anglais. Les visages ont pourtant bien été sélectionnés pour coller le plus possible aux physiques des russes, ça se voit. Mais entendre parler russe est indispensable, alors oui HBO s'adresse principalement à un public Américain. Seulement le phrasé russe n'a rien à voir avec l'anglais. Cette histoire de langue est d'autant plus idiote qu'on parle russe à la radio et dans les appelles à la population.
Visuellement le réalisme est là, les effets spéciaux sont excellents, on croit totalement à la centrale éventrée. La fumée noire qui s’échappe de ce trou béant est elle aussi très réaliste. Cependant quelques effets clipesques font leurs retour de-ci de-là dans les épisodes, si ce n'est pas méchant ça casse l'intensité de certaines scènes. Non seulement la série parle du danger créé par l'homme mais elle évoque surtout les mensonges d'une nation qui se veut rester une grande nation alors qu'elle n'en n'a plus les moyens.
En 25 ans le monde a connut deux explosions de centrales nucléaires, combien d'autres nous attendent? Tout était sous contrôle et les risques étaient minime pour ne pas dire impossible selon les responsables. La preuve que rien n'est impossible.