Alors que l'URSS communiste est en train de couler à sa perte, l’événement tragique du 26 avril 1986, -c'est-à-dire il y a 34 ans jour pour jour au moment de l'écriture de cette critique - vient se poser comme la goûte d'eau qui fait déborder le vase au sein de ce régime politique communiste. Rien de plus terrifiant que ce désastre qui coûta, et qui coûte toujours, la vie de beaucoup d'hommes, de femmes, d'enfants et d'animaux, et qui aurait néanmoins pu être largement évité si un homme ne s'était pas entêté à vouloir passer un test dangereux à tout prix.
Le tournage de cette série, qui se centre sur les événements avant, pendant, et après l'explosion du réacteur quatre de la centrale nucléaire, est plutôt réaliste et donne une vraie image de ce qui a pu se dérouler dans la ville de Prypiat et ses alentours ces années-là.
Le manque de précaution face à cette centrale nucléaire, et toutes les autres qui se trouvaient alors dans le pays d'ailleurs, est impensable de nos jours. Le risque était grand, tragique et horrifiant et pourtant aucune mesure n'a été prise au préalable. Cet événement est aussi la preuve des failles qui existaient dans ce régime communiste de la fin des années 80, qui d'ailleurs prendra fin cinq petites années plus tard, aussi des suites de cet incident.
Maintenant, tout au long des cinq courts épisodes qui constituent cette mini-série, une tension impalpablement terrifiante règne. Elle est transmise par les images, mais aussi par une musique très angoissante qui surplombe la majorité des plans importants. C'est aussi la présence de cette musique extrêmement bien choisie qui renvoi au spectateur cette sensation de tension, de désarroi et de tristesse.
Quoiqu'il en soit, même si je me doute que l'histoire d'origine a été très nettement romancée pour cette mini-série (car c'est toujours un combat perdu d'avance que d'adapter avec exactitude une histoire vraie), je pense qu'elle donne une idée réfléchie et réaliste de ce qui a pu se produire ces années-là. On ne pas se mentir, devant cette série, on ne passe pas forcément un bon moment au vu de ses faits tragiques, on a envie de se révolter contre toutes ces personnes de pouvoir qui ne pensent qu'au chiffre, qu'au parti, qu'à eux-même, et on a aussi envie de s’immerger dans la série pour prévenir ses protagonistes, leur dire que non, ils n'ont pas fait ce qu'il fallait, il aurait mieux valu perdre son poste et sauver des milliers de personnes, plutôt qu'obéir irrationnellement à un ordre extrêmement dangereux du supérieur. Mais, bien entendu, contrairement au moment des faits, on a désormais le recul de ce qu'il s'est passé, ses conditions et les clés de comment il aurait pu être simplement évité.
En résumé, bonne série qui donne une idée réaliste de comment ont pu se dérouler les événements du 26 avril 1986 au sein de la centrale nucléaire de Tchernobyl, et un sincère hommage à toutes ces personnes courageuses qui y ont laissé leur vie pour tenter de limiter les dégâts de l’égoïsme, de la bêtise et de l'inconscience d'autres qui étaient alors aux commandes de ce parti communiste déjà perdu d'URSS.