Quel gâchis.
Nijuu mensou no musume, traduit mystérieusement en "L'héritière de Cent-Visages" en français, et "Daughter of Twenty Faces" en anglais, est un anime réalisé par le Studio BONES (connu surtout pour...
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le 24 févr. 2018
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La série date de 2008 avec un profil des personnages qui fait plutôt années 90 me semble-t-il.
J'ai commencé la série par hasard, et j'ai été bluffé. On a une bonne histoire de départ. Une fille surdouée, très attentive à ce qui se passe autour d'elle, a compris que, depuis la mort de ses parents, elle est à la merci de son oncle et sa tante qui veulent hériter de sa fortune et qui la tuent à petit feu en empoisonnant régulièrement sa soupe. La fille a trouvé la parade, elle refuse de boire toute sa soupe ou rompt avec les repas. Or, elle ignore que, sous son toit, vit déguisée une personne domestique qui est recherchée par toutes les polices pour ses vols à la Robin des bois, puisque ce voleur s'empare de valeurs avec des idées philanthropiques derrière on va dire (c'est toujours du rattrapage moral approximatif propre aux animés japonais). Celui-ci enlève la fille et lui révèle son identité, son surnom : cent-visages, elle choisit de le suivre. Alors que tout le monde la croit enlevée et subissant un mauvais sort, de onze à treize ans elle devient un membre épanoui et efficace de la troupe de voleurs. Sans être très forte, ses prouesses physiques deviennent étonnantes, et elle a des capacités d'observation et d'analyse hors du commun.
Dans un premier temps, elle est utilisée pour son apparence naïve innocente de fille de bonne famille âgée de onze ans.
Lors de la première grande mission à laquelle elle participe, elle a confectionné des gâteaux de riz qu'elle porte dans un sac. Elle en offre aux apparents collaborateurs de nos héros et endort ainsi leur vigilance, mais nous ne sommes au courant de rien, et nous ignorons si l'héroïne sait quelque chose. L'action se poursuit, et il s'avère que l'équipe de cent-visages a réussi à introduire des explosifs et à les placer. Ils étaient cachés dans le sac avec les préparations à base de riz, et Cent-visages prend l'héroïne à témoin qui fait un temps un visage surpris comme si elle n'avait rien su, puis on a un super changement de regard et de pli de la bouche qui transforment la fille complètement, et elle dit : "il n'avait qu'à mieux observer", un truc du genre. Ce passage-là du début de la série fait partie des quelques-uns qui me faisaient grandement espérer.
Les premiers épisodes servent un peu d'introduction. Nous suivons la formation de la jeune fille et nous assistons à des actions. Nous avons droit à de la musique très clairement venue des films de la licence James Bond. Les histoires sont tout à fait plaisantes, et la fille a une grâce merveilleuse, dans le visage, dans les actions, on a vraiment un personnage convaincant à l'écran.
Il demeure en même temps un mystère. Pourquoi Cent-visages s'intéresse-t-il à cette fille ? Pourquoi a-t-elle le même regard que lui ? Qu'est-ce qui les lie ? Pourquoi est-elle considérée comme son héritière ?
Cependant, l'histoire va avoir quelques rebondissements. Dans un premier temps, Cent-Visages a un ennemi mortel et la première partie de l'histoire vire au drame et Chiko revient dans sa famille pour un temps, séparée et sans nouvelles de Cent-Visages qu'elle pense avoir vu mourir sous ses yeux.
L'espoir renaît petit à petit, et pour contrer sa tante qui entre-temps a empoisonné son mari notre héroïne décide d'aller à l'école où elle va en particulier faire une connaissance importante pour la suite.
Jusque-là, la série est vraiment très bonne, mais nous ne sommes encore qu'au neuvième épisode je crois, et c'est à ce moment-là que tout bascule.
La nouvelle connaissance de Chiko a elle-même sa propre histoire et l'entraîne à un séjour à la plage, et c'est précisément à partir de cet épisode-là que je n'ai plus aimé de la même façon. L'histoire de cette amie prend une importance démesurée en un épisode, et ça s'intègre mal dans l'ensemble. Or, dans l'épisode suivant, on sent vraiment que l'action se précipite avec un retour à l'intrigue principale, mais on bascule dans un fantastique de mauvais aloi. Les codes de la narration ont changé, l'atmosphère a changé, et l'histoire perd toute sa cohérence. On passe de haut de gamme à bas de gamme, mais en plus on change pas vraiment d'animé, mais presque, les neuf premiers épisodes ne vont pas avec les épisodes qui suivent. Il va de soi qu'on comprend que des éléments des premiers épisodes s'expliquent à la lumière des nouveautés de cette suite, et donc tout était prévu, mais il n'en reste pas moins que c'est mal agencé et qu'on passe de quelque chose de bien construit à quelque chose de complètement farfelu. Ce n'est pas nul, mais c'est devenu hyper désagréable à suivre, parce que ça ne ressemble plus à rien. On n'est plus immergés. La magie n'opère plus.
C'est vraiment salement dommage !
La série étant divisée en trois histoires clefs autour de trois antagonistes distincts, on peut croire que la troisième et dernière histoire va retrouver le niveau perdu dans la deuxième. Il est vrai que l'intérêt remonte, mais c'est tellement cousu de fil blanc, tellement invraisemblable dans les actions que non.
Le troisième arc a un début assez catastrophique. Un vieil homme apparaît qui dit du mal de Cent-visages et demande à notre héroïne de lui dire le secret qui lui a été confié, secret qu'elle ne connaît pas clairement car appris sous forme d'énigme. Le gros problème, c'est que sur trois épisodes on a un faux suspense de la possibilité de convaincre notre héroïne que Cent-visages est un salop. Le vieux n'y arrive pas et on comprend que c'est lui le méchant. On a échappé au scénario débile où elle se laisse embobiner, mais on a tout de même eu la mise en place de ce suspense pour rien et puis il est de toute façon absurde. Le vieux ne fait rien pour être convaincant, ce n'est que du verbe, donc on ne peut pas être pris par ce suspense, ça ne peut pas marcher sur le spectateur. D'ailleurs, il va se dévoiler d'un coup et passer à l'envie de chantage en menaçant de mort l'amie de l'héroïne. Bref, le scénario avance par des à-coups qui ne sont même pas bien réfléchis.
Un autre truc très désagréable, c'est les combats. On privilégie une mise en scène au détriment du dynamisme et de la vraisemblance. Rappelons que l'héroïne n'est pas forte, mais agile. Or, non seulement elle est agile, mais elle bat des tas de gens qui la poursuivent à la course à pied, même quand les groupes d'hommes se relaient, et qu'elle elle s'épuise. Ou bien, sans arrêt, dans les combats, on a des mouvements absurdes. On a des enfants manipulés par le vieux Kakishima. Pour protéger leur maître, au lieu de frapper l'adversaire dans le dos et de faire d'une pierre deux coups, ils font un déplacement long pour se mettre entre leur maître et le héros qui menace de tirer dessus ou de leur donner le dernier coup. Ce n'est pas naturel, et ça saute aux yeux que c'est illogique. Chiko est poursuivie par des humains et d'autres arrivent en face, on va avoir non pas une scène de poursuite qui va jusqu'au bout, mais un encerclement à l'arrêt : on passe soudain à des gens à l'arrêt des deux côtés qui l'encerclent, elle a le temps de foncer ainsi dans la petite ruelle pour continuer à leur échapper. C'est sans arrêt des bourdes pareilles. A un autre moment, elle est en haut d'une tour, et les amis viennent la sauver en dirigeable, et plutôt un king size, un double dirigeable. D'où j'aillit le dirigeable d'après vous ? Ben tout bêtement de la rue en bas de la tour. Ce n'est pas sérieux ! Il est sorti de terre tant qu'on y est !
Un autre truc qui m'a agacé, c'est quand autour du cratère les gens ont fait un rassemblement à la manière islandaise de 2021. Kakishima leur lance un avertissement. Chiko se trouve là, mais aussi son ami Ken et la femme dont le corps est altéré mais qui aide les héros. On peut admettre qu'ils ne voient pas Chiko, mais à un moment donné la foule identifie Chiko et la poursuit. Ken et la femme n'ont rien entendu, ils suivent Kakishima pour lui demander où est Chiko. En clair, on avait un prétexte pour qu'ils se retrouvent, il a été éludé, mais on n'a même pas de mise en scène de cet échec, et on se dit que ça ne servait à rien de rassembler plusieurs héros à cet endroit si ce n'était pas pour les réunir tout de suite. Il n'y avait besoin que de Chiko à cet endroit pour le scénario.
Puis, je vous épargne le gigantisme de la technologie déployée, comme si le gouvernement à Tokyo n'était pas capable de savoir ce que sont des tours qui dominent et quadrillent la ville, etc. En plus, ce n'est même pas l'armée qui intervient, c'est la police. On a du n'importe quoi à haute dose en continu et ce n'est pas agréable du tout.
Puis, de temps en temps, un truc bien fait. Par exemple, dans les foules qui évacuent en panique, une petite fille a perdu sa mère et tombe sur l'inspecteur comique et la servante Tome. L'inspecteur dit qu'il va l'aider à retrouver sa mère. Or, la mère crie à ce moment-là et la fille la rejoint. Puis la mère et la fille font un crochet pour contourner l'inspecteur et Tome qui sont sur le chemin et elles disparaissent. La mère n'a pas vu que ces deux-là avaient cherché à aider leur fille, et la fille elle a tout oublié aussitôt, elle suit sa mère. Là, ça au moins c'était bien conçu.
Créée
le 30 avr. 2021
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