Chrome Shelled Regios par Ninesisters
Je crois que je n'avais pas suivi régulièrement une série aussi longue en fansub depuis Samurai 7. Ca fait un bail. Et je me dis après coup que j'aurais difficilement pu tomber plus mal.
Cet anime commence particulièrement bien, et c'est en cela qu'il trompe le spectateur. Première scène : un combat de malade entre un gros monstre et des guerriers dotés de pouvoirs magiques, le tout sur une musique techno entraînante à souhait. Ensuite, nous découvrons Layfon, et derrière son charisme de mollusque asthmatique (qui pourtant fait tomber les filles comme des mouches), un personnage doté d'une puissance phénoménale. Le générique du début ne fait que renforcer cette idée que nous allons avoir droit à un anime plein d'action et de protagonistes GAR.
Alors quand l'histoire se focalise sur les tranches de vie de la 17ème Escouade et de ses membres, cela ne m'a pas fait perdre mes espoirs. Après tout, ce sont des combattants ; et le mélange entre leur vie presque insouciante et la réalité de la bataille pouvait s'avérer intéressant. Donc je ne prétendrais même pas avoir pris mon mal en patience : j'ai accroché à cette ambiance, ainsi qu'à certains personnages plus ou moins stylés, en particulier Felli, une loli taciturne qui a du mal à contrôler sa colère et ses sentiments amoureux.
Arrivé à un peu plus de la moitié de la série, je me suis finalement dit que je m'étais bien fait niqué !
Les combats ? Un ou deux, le minimum syndical, très vite expédiés.
Les personnages secondaires ? La plupart des brutes apparaissant dans le générique ne sont même pas encore apparus dans la série elle-même.
Layfon ? Il a beau être balèze, cela ne sert à rien si monsieur le grand perturbé refuse d'utiliser sa pleine puissance.
Le scénario ? Il n'y en a pas vraiment... Il y a bien quelques événements qui se produisent, comme l'apparition de mystérieux hommes en noir, mais cela reste très limité, et sans aucune conséquence ni même explication. Nous suivons la vie quotidienne de plusieurs cas sociaux qui, par hasard, se sont retrouvés dans le même groupe. Point. Il y a bien une ébauche de scénario qui apparaît sur la fin, sauf qu'il est bien trop tard, et que de toute façon, il ne s'achève pas véritablement dans la limite des 24 épisodes, et que toutes les questions posées, toutes les pistes envisagées, restent en suspens.
Il faut dire que Kôkaku no Regios est l'adaptation d'une série de romans. Sachant qu'aucune suite à l'anime n'est envisagée, et que les romans n'existent qu'en Japonais, nous ne connaitrons jamais les réponses à tous les mystères de Regios, qu'il aurait été trop facile de révéler dans la série.
Le pire, c'est que l'équipe en charge semble pleinement consciente du potentiel de sa série, et s'amuse à nous faire miroiter de bons moments et de l'action, pour mieux se moquer de nos espérances en prenant bien soin de ne surtout pas les concrétiser, une façon de dire : "Vous le voyez ? Ben vous ne l'aurez pas, nananère !" Le réalisateur doit être un sacré sadique, cela se ressent dans sa façon de bien insister là où ça fait mal.
Autant dire que je regrette d'avoir suivi cette série. Arrivée au bout, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps, d'avoir regardé un anime faussement aguicheur mais totalement vide, où, à chaque fois qu'un événement intéressant s'annonce, il est réduit à néant.